Un peu de toponymie et d'histoire...
Les noms des habitants des communes de notre région sont parfois originaux. Les habitants de Champfrémont s’appellent les Campoforméniens, ce village s’appelait autrefois Camp Fremusio puis Champs Fermoux ou Frémont. Les Préziens sont les habitants de Pré-en-Pail car on écrivait autrefois Prez-en-Pail (du latin pratum in palude : le pré dans les marais). Les habitants de Saint-Céneri-le-Gérei sont des Girois du nom des anciens seigneurs du lieu que l’on retrouve déformé dans le nom du village. Mais la prime à l’originalité revient sans conteste à Saint-Pierre-des-Nids dont les habitants sont les Poôtéens et les Poôtéennes. Cela ne s’invente pas !
D’où vient ce nom ?
Une cinquantaine d’année avant Jésus-Christ les romains se sont installés dans notre région et se sont mêlés aux populations locales donnant naissance au peuplement gallo-romain. Ils ont installé une garnison dont il reste de très beaux vestiges à Noviodunum (actuellement Jublains) et construit une voie romaine reliant cette garnison à la grande cité gallo-romaine d’Autricum (actuellement Chartres). Cette voie romaine passait par la Corniche de Pail et ce qui est aujourd’hui Saint-Julien-des-Églantiers, Saint-Pierre-des-Nids, Condé-sur-Sarthe, Alençon…
Sur le trajet de cette voie romaine, à l’emplacement de la prairie du Bas-Doucin également appelée « le Pré de la Ville » à Saint-Pierre-des-Nids, il semblerait qu’ait existé dans les premiers siècles de notre ère une « villa » gallo-romaine. Dans la Rome antique et ensuite dans le monde gallo-romain qui en a repris le modèle, une « villa » est un grand domaine agricole comprenant des bâtiments d’exploitation et des maisons d’habitation pour la famille du propriétaire terrien et l’ensemble des personnes travaillant sur le domaine. Cette « villa » est sans doute le premier noyau de ce qui sera plus tard Saint-Pierre-des-Nids. Et le nom « Pré de la Ville » en vient.
Cette villa gallo-romaine était aussi appelée « La Potestas » ce qui veut dire « le domaine » en latin. Et peut-être par la suite « La Potestas de Nidis » ou « Nidorum » en référence aux nombreux nids d’oiseaux présents dans les bois alentours.
La tradition raconte que saint Julien, apôtre du Maine au 4ème siècle et premier évêque du Mans aurait évangélisé la petite communauté constituée autour de La Potestas et l’aurait placé sous la protection de Saint-Pierre. La paroisse ainsi créée prit le nom de « Sanctus Petrus Potestate Nidis » (Paroisse Saint-Pierre du Domaine des Nids).
Au fil des siècles et selon les cartes et les documents l’orthographe de ce nom a connu bien des modifications (comme c’est le cas pour tous les noms de village). Sur cette ancienne carte du diocèse de Gesvres dont faisait partie la paroisse de Saint-Pierre-des-Nids est indiqué "Potestas de Nidis".
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À partir du 14ème siècle La Potestas devint La Posté, La Posté Denis, de Niz ou Deniz, La Pôté, puis vers 1703 La Pooté et enfin La Poôté. En 1789 les cahiers paroissiaux rédigés pour les États Généraux écrivent : « la paroisse de Saint-Pierre-des-Nids dite La Poôté ».
Il en est ainsi jusqu’en 1928 où le Conseil municipal de La Poôté estime que le nom du village est « étrange et dépourvu de sens alors que Saint-Pierre-des-Nids est très français et plein de sens ». Ils demandent donc au préfet que la commune s’appelle désormais Saint-Pierre-des-Nids ce qui est accordé.
Mais les habitants de Saint-Pierre-des-Nids s’appellent toujours les Poôtéens et les Poôtéennes ! Et la place de l’église s’appelle Place de la Poôté.
Une source importante pour l’histoire de Saint-Pierre-des-Nids est l’Abbé J.B. David qui a publié « La Poôté dans l’histoire » dans le bulletin paroissial de Saint-Pierre-des-Nids entre 1926 et 1939.
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Vous vous intéressez à l'histoire de notre région ? Allez voir notre article sur : Deux châteaux, deux familles, du IXème au XIème siècle
Une autre source sur l'histoire de la région est l’œuvre de l'Abbé Angot. Les archives départementales de la Mayenne ont mis en ligne son célèbre Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne ainsi que ses nombreuses autres publications. Pour plus de détails cliquez sur le lien suivant : L'oeuvre de l'abbé Angot.