Ces 42es journées étaient les premières depuis les décès qui l’an passé ont endeuillé cette association et la Confrérie des Fins Goustiers du Haut-Maine et Pail : ceux de André Hiron (Président des Amis de Sainte-Anne et Grand Maistre d’honneur de la Confrérie des Fins Goustiers), Didier Birckel (trésorier des deux associations) et Daniel Rigault (mycologue).
Cette année la Confrérie des Fins Goustiers du Haut-Maine et Pail a décidé d’aider les Amis de Sainte-Anne à perpétuer cette manifestation qui tenait à cœur à André Hiron et Didier Birckel.
Sur la photo ci-dessous des membres des Amis de Sainte-Anne et de Multonne, de la Confrérie des Fins Goustiers du Haut-Maine et Pail, de la famille d'André Hiron, des bénévoles, des mycologues et des botanistes, tous investis pour le succès de ces 42es journées de Champfrémont. (Merci à Lucie du Courrier de la Mayenne qui nous a pris en photo).
Des membres d’autres associations de défense de la nature soutiennent et participent à l’animation de ces journées tel Maurice Gérard de MNE (naturaliste de Mayenne Nature Environnement), compagnon de la première heure d’André Hiron et de Denis Duboust quand en 1994 l’ancienne exposition pomologique a été remplacée par une exposition botanique. Il est venu cette année accompagné de quatre botanistes: Françoise, Michel et Marc. Rémy et Nadette du GOA (groupement ornithologique des Avaloirs) ont installé dans le gite « Le Campot » une exposition sur le chêne et une autre sur la biodiversité. Érick Dorizon de l’ADN (Association Découverte Nature de Livaie) a pu faire profiter les visiteurs de ses vastes connaissances de naturaliste et de mycologue. Citons également du côté des mycologues Robert Chérel, Joël Legros et Marcline Rigault. Sans leur présence et leurs connaissances de telles journées ne pourraient avoir lieu. Et enfin merci au Parc régional Normandie-Maine qui a créé l’affiche des 42es journées de Champfrémont (visible ci-dessous).
N'oublions pas non plus monsieur Méry de Bellegarde, propriétaire d'une grande partie de la forêt où se déroulent les cueillettes et qui en autorise chaque année l'accès pour les excursions commentées. Sans cette mise à disposition ces journées n'auraient pas vu le jour en 1974 et n'existeraient pas aujourd'hui.
Sur la photo ci-dessous : Catherine, bénévole de Champfrémont et Elsa, la dynamique et efficace secrétaire des Amis de Sainte-Anne, enregistrent les inscriptions pour les randonnées commentées du samedi.
Ci-dessous un départ d'excursion. Robert Chérel donne les consignes : ne pas fumer, respecter la forêt (d'autant qu'elle est privée), ne détruire aucun champignon, les cueillir en entier sans les couper pour pouvoir les identifier correctement, ne pas mélanger les spécimens récoltés pour ne pas contaminer des champignons comestibles par des toxiques, utiliser des paniers et en tapisser le fond avec des fougères et non pas des sacs en plastiques...
Pendant que les groupes sont partis en excursion dans la forêt les bénévoles s'activent à la préparation du repas des naturalistes : un pot-au-feu.
Christiane, de la Confrérie, aide Catherine et Annick, des Amis de Sainte-Anne, à la préparation du repas.
Ci-dessous, retour d'excursion avec un spécimen intéressant. Il s'agit d'une sparasis crispa ou clavaire crépue. Ce champignon peut atteindre quarante centimètres en tous sens. Sa teinte initiale est crème rosée, puis elle devient crème jaunâtre. Son odeur évoque la cannelle et il est comestible. Son gout agréable évoque celui de la noisette. Il est toutefois préférable de ne récolter que les sujets jeunes dont la cuisson est plus aisée et la saveur plus agréable. On le sert généralement en salade. Plusieurs clavaires crépues ont été récoltées durant le weekend.
Ce champignon est un parasite qui prospère auprès des gros arbres et est très facile à identifier.
Cette année les mycologues avaient des inquiétudes par rapport à la quantité de champignons car il a fait trop sec, les hauteurs ont donc été évitées. Les spécimens récoltés, une fois identifiés, pouvaient au choix être conservés ou donnés pour l’exposition du dimanche après-midi dans le gite « Le Multonne » (du nom de la forêt proche). Au total soixante-huit espèces différentes de champignons ont ainsi pu être exposées, ce qui est moins que les "bonnes années" mais tout à fait honorable vu la météo.
Ci-dessous un autre bon comestible : la pholiote du peuplier (agrocybe aegerita) qui parasite les troncs d'arbres coupés, en particulier les peupliers mais aussi les saules ou les ormes sur lesquelles elle pousse en touffes.
Ci-dessous : la mycologue Marcline Rigault et Maurice Gérard, à la fois botaniste, mycologue et spécialiste des mousses, classent les champignons pour l'exposition du dimanche.
Ci-dessous, un spécimen intéressant et de taille conséquente. Il s'agit d'un amadouvier, ou polypore allume-feu, en latin : fomes fomentarius (fomenta en latin veut dire "qui alimente le feu").
C'est lui aussi un parasite qui s'installe sur de vieux arbres, en particulier des hêtres. On l'utilisait autrefois comme hémostatique (pour arrêter les saignements) et pour allumer les feux. Il suffit en effet de choquer deux silex (ce qui produit une étincelle) au-dessus d'un petit morceau d'amadouvier pour enflammer celui-ci, puis de souffler et d'ajouter des petites branches sèches pour faire prendre le feu. Il existe également des briquets à amadou dont le centre de la mèche est constitué de ce champignon à laquelle l'étincelle produite par la pierre à briquet met le feu. Ce briquet, utilisé pendant la Première Guerre Mondiale est souvent appelé "le briquet du poilu".
Certains champignons sont difficiles à reconnaitre selon qu'ils sont jeunes ou vieillissants. Par exemple le phéole de schweinitz (phaeolus schweinitzii) ou polypore des teinturiers, parasite des conifères assez répandu qui fragilise les arbres à long terme.
En photo ci-dessous des spécimens agés de phéole de schweinitz et sur le devant un spécimen jeune.
Les mycologues présents nous ont expliqué que le retard dans la pousse des champignons s'accentue chaque année, de deux jours par décennies selon certaines études. Aucune amanite citrine (champignon jaune pâle presque blanc très commun) n'a par exemple été trouvée ce weekend et aucune amanite tue-mouches (amanita muscaria, rouge à points blancs) non plus. Ce sont pourtant en général les premiers que l'on rencontre.
Heureusement Marlène, une des filles d'André Hiron, en a placée une fictive sur la salade qu'elle a préparée pour le dimanche midi !
Pendant que les mycologues procédaient à ces récoltes et identifications les botanistes, autour de Maurice Gérard, cueillaient des plantes et installaient l’exposition botanique dans le gite voisin : « Le Campot », allusion au nom des habitants de Champfrémont, les Campoforméniens. Au total cent-cinquante-neuf espèces différentes de plantes ont pu être exposées.
En photo ci-dessous : une mousse des tourbières ou sphaigne (en latin sphagnum palustre). cette plante est capable de stocker de grandes quantités d'eau ce qui est utile pour diminuer les risques d'inondation. On l'utilise également dans la réalistaion de toitures et de murs végétaux.
La belle plante en photo ci-dessous est la reine des prés (filipendula ulmaria), de la famille des rosacées qui pousse en milieu humide. Elle fait partie des plantes médicinales. Ses feuilles et ses fleurs peuvent se consommer pour faire une infusion qui favorise la transpiration et l'élimination des urines mais on l'utilise surtout comme antidouleur car elle contient des dérivés salicylés proches de l'aspirine. On l'appelle parfois "l'aspirine végétal". Ses inflorescences peuvent aussi être utilisées pour parfumer les desserts après avoir séché pendant un an pour développer tous leurs parfums.
Ci-dessous : nos spécialistes des plantes et des champignons attablés dans "Le Campot" pour le repas du samedi.
En photo ci-dessous : les bénévoles des Amis de Sainte-Anne et des Fins Goustiers dégustent le pot-au feu qui a cuit toute la matinée. Debout, Joseph Lanoë, un des piliers des Amis de Sainte-Anne depuis les années soixante-dix et la restauration de la chapelle.
Dès samedi après-midi et surtout dimanche il était possible de se régaler avec les délicieuses galettes de sarrasin que les bénévoles de l’association des Amis de Sainte-Anne fabriquent : « La galette du Campot, c’est la galette qu’il vous faut ! » comme aimait le proclamer notre regretté ami Didier Birckel et comme l’a à son tour lancé plusieurs fois Francis, gendre d’André Hiron, qui apporte désormais à l'association son sourire et son dynamisme. Avec ces galettes (cuites sans gras) il était possible de boire un verre de cidre ou de poiré.
Le repas du dimanche midi rassemble naturalistes et bénévoles dans le gite d'épape voisin.
Tout l'après-midi du dimanche les visiteurs ont pu admirer les espèces exposées, poser des questions aux spécialistes et apporter de nouveaux spécimens que ces derniers se sont fait un plaisir d'identifier.
Ci-dessous, un fou rire de Marlène et de Marcline ! La bonne humeur régnait à Sainte-Anne !
Côté botanique Marc Velter et Françoise Rannou répondaient aux questions et cette dernière initiait les visiteurs, en particulier les enfants, à l'utilisation du microscope binoculaire pour examiner les fleurs.
Des curiosités étaient présentes. En photo ci-dessous un champignon de forme non classique appartenant au groupe des éponges : le Fuligo septica myxomycète. Toxique, il pousse sur les arbres et se déplace par mouvement amiboïdes (par contraction, comme les amibes) pour chercher des nutriments.
Et côté plantes (en photo ci-dessous) cette curieuse vivace originaire d'Amérique du Nord : l'Asclépias syriaca ou herbe aux perruches. Elle peut atteindre un mètre cinquante et on la cultive pour ses fruits qui se forment après floraison et ressemblent à des perruches que l'on peut placer autour d'un verre. Ces fruits s'ouvrent au niveau du "dos de la perruche" et laissent échapper des graines qui se ressèment. Il faut compter deux à trois ans après le semis pour avoir des fruits.
Dimanche après-midi nous avons également Daniel Lenoir, président de la communauté de commune et vice-président du conseil général de la Mayenne (accompagné de son épouse) et celle de Guillaume Garot, député de la Mayenne, qui ont tous deux apprécié la qualité des deux expositions, l'action des bénévoles, des mycologues et des botanistes présents pour préserver le territoire et en faire connaitre les richesses... ainsi que les galettes préparées par les amis de Sainte-Anne. Merci également à monsieur Méry de Bellegarde, propriétaire de la forêt, qui nous a rendu visite le samedi et le dimanche avec sa famille. la visite de
Le député de la Mayenne, Guillaume Garot, quatrième à partir de la gauche, avec les bénévoles des Amis de Sainte-Anne. À droite du député, Elsa, la secrétaire de l'association.
Daniel Lenoir (vice-président du conseil général) et son épouse partagent un verre de cidre avec les cuisinières.
Ci-dessous : l'équipe des bénévoles le dimanche soir au gite. Merci à Annick pour la photo.
Le lundi il a fallu tout ranger et nettoyer.
En photo ci-dessous : les bénévoles des deux associations devant le gite d'étape qui se trouve derrière la chapelle, après les derniers rangements.
Vous pouvez voir quelques photos des spécimens exposés dans le diaporama suivant que vous pouvez laisser défiler ou faire passer à votre rythme en utilisant les flèches à droite et à gauche des photos. Nous n'avons pas pu photographier les deux-cent-vingt-sept spécimens exposés ! Il vous faudra venir aux 43es journées mycologiques et botaniques de 2017 pour en voir plus !
Quelques champignons et plantes exposés lors des 42èmes journées mycologiques et botaniques de Sainte-Anne de Champfrémont.
Vous verrez d'autres photos de ces 42es journées mycologiques et botaniques de Champfrémont sur le diaporama suivant que vous pouvez laisser défiler automatiquement ou faire passer manuellement en cliquant sur les flèches à droite et à gauche des photos.
La presse en parle :
Pour lire le compte-rendu des 40èmes journées mycologiques cliquez sur le lien suivant : 40èmes journées mycologiques et botaniques de Champfrémont.
Pour plus d'informations sur le site de Sainte-Anne et l'association qui le défend cliquez sur le lien suivant : Sainte-Anne de Champfrémont.