Une partie de l'affiche réalisée par le Parc régional Normandie-Maine pour les 43es journées mycologiques et botaniques de Champfrémont.
Les 43es journées mycologiques et botaniques organisées par l'association de protection de la nature des "Amis de Sainte-Anne de Champfrémont et de Multonne" ont eu lieu les 7 et 8 octobre 2017. Ces deux journées d'étude mycologique et botanique étaient ouvertes à tous : adultes et enfants, débutants, amateurs, spécialistes ou simples curieux de nature.
Comme chaque année la Confrérie des Fins Goustiers a donné un petit coup de main à cette association amie pour la préparation de cette manifestation. Certains Fins Goustiers sont d’ailleurs également adhérents de l'association des Amis de Sainte-Anne.
Vous trouverez sur ce blog les comptes-rendus de deux précédents weekends mycologiques et botaniques de Champfrémont en cliquant sur les liens suivants :
Les conditions météorologiques de l'année 2017 ont été favorables à la pousse des champignons (contrairement à 2016). Quand la pluie froide tombe sur un sol chaud, cela crée un stress qui fait sortir les champignons. Sans ce stress, pas de champignons. Or l'été 2017 a été chaud et il a plu en septembre, les conditions sont donc réunies. Rappelons que les champignons sont en réalité des organismes souterrains dont on ne voit en surface que le "fruit", la partie porteuse des spores, destinée à la reproduction du champignon.
Il faut aussi qu'il tombe suffisamment d'eau (pour le cèpe, un minimum de trente millimètres d'eau est nécessaire) ce qui est le cas cette année.
Le vendredi après-midi a eu lieu une sortie-nature pour les élèves de l'école de Ravigny accompagnés de leur instituteur Thierry Orêve qui a la charge de vingt-trois enfants de CE2/CM1/CM2 et de Pierre Transon, du Groupement Ornithologique des Avaloirs (GOA) et ancien instituteur. L'école de Ravigny appartient au regroupement pédagogique de Boulay-les-Ifs, Champfrémont et Ravigny (BOU-CHA-RA).
La mycologue Marcline Rigault et le naturaliste Érick Dorizon animaient cette sortie. Érick est président de l'Association Découverte de la Nature (ADN) de Livaie qui organise régulièrement des sorties, des animations (parfois avec le Parc régional Normandie-Maine) sur les différentes manifestations de la région (comices, journées des associations, festival Kikloche...). Les actions de l'ADN visent à faire connaitre, découvrir et aimer la nature, mais également la géologie (comme ils l'ont récemment fait à Saint-Léonard-des-Bois). L'association regroupe une cinquantaine de familles. L'adhésion individuelle coute 5 € ou 10 € par famille. Contact au 02 33 27 02 78.
Les enfants étaient très fiers de leurs découvertes et de commencer à savoir reconnaitre certaines champignons.
Au retour ils les ont exposés pour que les visiteurs du weekend puissent les voir.
La presse en parle :
Samedi 9 h 15 et 14 h et dimanche 9 h 30 ont eu lieu des excursions commentées suivies de l'étude des récoltes qui ont attiré quelques cent-vingt personnes en tout. Il avait été demandé aux participants d'apporter couteaux, paniers ou cagettes, en évitant les sacs plastiques, de ne pas détruire de champignons et de respecter la nature. Ces journées sont en effet strictement réservées à l'étude des champignons et non à un ramassage abusif.
De plus les excursions se déroulent sur des propriétés privées, et presque totalement dans la forêt de Multonne, qui appartient à monsieur Louis Méry de Bellegarde, dont le père a été président des Amis de sainte-Anne de 1971 à 1978, et qui autorise aimablement ces sorties pendant ces deux jours. Par contre le ramassage des champignons n'est pas autorisé, sauf accord du propriétaire, les autres jours. D'autant plus qu'en ce moment il y a actuellement dans la forêt de Multonne d'importants travaux de reboisement.
Comment cueillir un champignon ?
On conseille parfois de les couper pour ne pas endommager le mycélium (partie souterraine du champignon). À contrario, pour faciliter l'étude et l'identification, les mycologues conseillent de les déterrer complètement (et même d'utiliser une gouge à asperge ou un piquet de tente). C'est ce qui est fait pour les spécimens exposés. Cela permet de bien voir la forme du pied (radicant, bulbeux, avec ou sans volve...) et évite les erreurs.
Un bon moyen de cueillir un champignon sans blesser le mycélium tout en le conservant entier est de de faire un mouvement de quart de tour.
Après les excursions les champignons sont étudiés, classés et après identification exposés par les mycologues : Marcline Rigault, Joël Legros, Jean-Pierre Dubus (de la Société Mycologique de France), Robert Chérel, Érick Dorizon et Joachim Cholet du Parc Normandie-Maine également membre de l'AFFO.
Dès samedi matin les botanistes commencent à mettre en place l'exposition de plantes : Marc Velter, Catherine et surtout Francis Bisson de l'Association Faune et Flore de l'Orne (AFFO). Cette association crée en 1980 a comme slogan : "Connaitre la nature pour mieux la protéger".
L'AFFO organise des sorties et des chantiers nature, des rencontres naturalistes , des conférences, des expositions des weekends de botanique, des enquêtes sur la présence de telle ou telle espèce, comme le ver luisant (Lampyris noctiluca) en 2016, participe à différentes manifestations comme des "portes ouvertes à la ferme" ou "un dimanche au jardin", intervient pour sauvegarder des milieux naturels menacés, publie des guides et des dossiers naturalistes...
Pour plus d'informations sur cette association très active rendez-vous sur son site en cliquant sur le lien suivant : Association Faune et Flore de l'Orne.
Ils ont été rejoints le dimanche par Maurice Gérard de retour d'une semaine d'étude mycologique dans les Pyrénées et Jean-Jacques Grignon, tous deux de Mayenne Nature Environnement, .
Créée en 1982 MNE a comme objectif l'étude et la protection de la nature. Elle compte environ 400 adhérents et une équipe de six salariés. Elle organise des sorties, des expositions, des actions de protection vis à vis de certaines espèces mayennaises comme la tulipe sauvage, la loutre d'Europe qui a fait son retour chez nous, le sonneur à ventre jaune (un crapaud), la chouette chevêche Athéna ou les libellules. MNE édite également de nombreuses publications, basées sur le travail des naturalistes mayennais et qui sont une référence pour le département. Citons "l'Atlas des amphibiens et reptiles de la Mayenne", "La flore de la Mayenne" ou "Papillons de la Mayenne".
Pour accéder au site Internet de MNE, cliquez sur le lien suivant : Mayenne Nature Environnement
Les amis de Sainte-Anne ont réalisé cette année une série de panneaux présentant l'histoire et les activités de leur association qui existe depuis 1971 et qui a commencé par rénover la chapelle Sainte-Anne avant de planter une allée de hêtres sur le chemin de la fontaine du Bélier et d'aménager le site. Les journées mycologiques ont débuté en 1974 et les sentiers de randonnée ont été créés en 1977.
Les visiteurs ont ainsi pu voir l'exposition retraçant ces différentes actions et présentant la chapelle Sainte-Anne à différentes époques d'après des cartes postales anciennes. Des classeurs de photos et d'articles de journaux rassemblés au fils des années étaient également à leur disposition et certains ont apprécié de se reconnaitre...
Dimanche, à 14 h 30, une randonnée pédestre était organisée sur le sentier de Courtemiche, au départ de la chapelle Sainte-Anne-de-Champfrémont sous la conduite de Daniel Cao, membres des amis de Sainte-Anne et guide d'encadrement. Ce sentier de randonnée et de découverte naturaliste de 6 km (3,5 en forêt le reste dans le bocage) permet de découvrir les milieux naturels de la région : bocage, forêt, prairie, chemins bordés de haies, et d'observer les nombreuses plantes qui y poussent. Il a été ouvert en 1977 à l’initiative des Amis de Sainte-Anne et de très nombreux promeneurs l’empruntent aujourd’hui. Après la source du Bélier, il monte dans la forêt de Multonne, traverse le ruisseau Le Passoir qui prend sa source sur les coteaux sud du mont des Avaloirs et gagne la maison du Maquis de Courtemiche avant de revenir à Sainte-Anne. Une trentaine de personne a participé à cette randonnée avant de déguster au retour la boisson offerte par les Amis de Sainte-Anne.
À 14 h le dimanche, s'ouvrait l'exposition mycologique et botanique gratuite, installée dans les gites Campot et Multonne (qu'on appelait autrefois "les tentes"), à côté de la jolie chapelle Sainte-Anne-de-Champfrémont.
Ces "baraques" ont une histoire. Vers 1900 les foires de Sainte-Anne de Champfrémont sont très actives, en particulier celles de la Saint-Thuribe et de la Sainte-Anne. Cette dernière dure huit jours et associe foire et pèlerinages religieux rassemblant les habitants des communes voisines. Quatre baraques en bois très sommaires (qu'on appelle "les tentes") sont alors construites à proximité de la chapelle pour abriter les cabaretiers les jours de foire. Pendant la Seconde Guerre Mondiale les Allemands occupèrent ces baraques . Lors de la restauration de la chapelle et de la mise en valeur du la commune (déjà propriétaire du terrain) rachete les "baraques". Deux d'entre elles sont alors restaurées, aménagées pour recevoir des groupes, des repas, des expositions. Elles sont baptisées Multonne (du nom de la forêt) et Campot (du nom des habitants de Champfrémont : les Campoforméniens).
Ci-dessous une Sparassis crispa ou clavaire crépue poussant sur les souches ou les racines de conifère. Ce bon comestible appartient à l'ordre des Cantharellales.
Ci-dessous un Lactarius intermedius dont la particularité est de sécréter un lait non pas blanc comme habituellement mais jaune.
Comme chaque année les amis de Sainte-Anne proposaient à la vente des galettes de sarrasin, du cidre et du poiré.
Ces galettes de sarrasin du Campot (comme les a baptisées Didier Birckel, le regretté trésorier de l'association décédé début 2016) sont une spécialité des Amis de Sainte-Anne qui les fabriquent depuis 1974 suivant une recette et une technique enseignée par Denis Duboust, un des pilier de l'association. La pâte, malaxée à la main, se compose uniquement de farine de sarrasin, d'eau et de sel et elle est cuite sans adjonction de gras dans des galetoires sèches.
Le dimanche après-midi les Amis de Sainte-Anne ont eu la visite du député de la Mayenne Guillaume Garot, et de Daniel Lenoir, vice-président du conseil général de la Mayenne et président de la communauté de communes du mont des Avaloirs (accompagné de son épouse).
Le samedi matin les Amis de Sainte-Anne ont appris le décès la veille à 90 ans de Denis Duboust, un des anciens piliers de l'association et des journées mycologiques avec André Hiron (décédé en 2015) et Marcel Huzé (décédé en 2007).
Denis Duboust était une figure de la région et un des moteurs dans l’aventure de la restauration de la chapelle Sainte-Anne de Champfrémont et de l’aménagement de son site. Agriculteur campoforménien et un temps conseiller municipal, il ap-portait à l’association des Amis de Sainte-Anne et à la commune ses nombreuses idées, sa passion et ses connaissances.
Lorsqu’en 1974 débutent les journées mycologiques de Champfrémont il est un des piliers de l’exposition pomologique qui accompagne alors celle des champignons. Il entretient la bonne ambiance et la convivialité parmi les Amis de Sainte-Anne qui se souviennent de son "fromage de pot" : dans un pot de grès il mettait tous les vieux fromages. L'odeur était si forte quand il ouvrait le pot que "les mouches tombaient" racontent ses amis. Mais le fromage était doux au gout et on le mangeait à la cuillère. Ardent défenseur du « patois » mayennais, il a également à cœur de préserver et de transmettre les termes utilisés autrefois.
Botaniste autodidacte passionné de plantes sauvages, il prend en charge l'exposition botanique qui en 1994 remplace l’exposition pomologique, avec l'aide de Maurice Gérard. Ce dernier raconte comment Denis parcourait la campagne, les chemins et la forêt pour récolter des plantes qu’ils installaient ensuite ensemble dans des pots dans les « baraques » Campot et Multonne proches de la chapelle, pour les faire découvrir aux visiteurs. Denis était également apprécié pour ses paniers qu’il fabriquait avec une dextérité reconnue de tous. On en trouve actuellement dans toute la France.
Il a aussi contribué à l’élaboration de l’atlas de la flore de la Mayenne réalisé par Mayenne Nature Environnement (édité par Siloë) en signalant l’existence sur les Avaloirs et la commune de Boulay-les-Ifs, d’une campanule à feuilles rondes très rare qu’on ne trouve que dans le canton de Pré-en-Pail. Il a d’ailleurs contribué à faire instaurer des fauchages tardifs dans le but de la protéger.
À partir de 1987, il était membre du Groupement d’Intérêts Économiques des produits fermiers du pays de Pail dont le slogan était : « le Pays de Pail, c’est ici et c’est bon ! ». Ce groupement a entre autres édité une série de recettes de cuisine à base de produits locaux comme par exemple le « Campot », un apéritif à base de poiré brut et de cassis.
C’est Denis qui a appris aux Amis de Sainte-Anne à fabriquer les galettes de sarrasin qu’ils vendent encore aujourd’hui, uniquement à base de farine et d’eau et cuites à sec sur la galetoire.
La presse en parle :
Le Publicateur Libre du 12 octobre 2017 et le Courrier de la Mayenne du 19 octobre ont également publié le texte rédigé par les Amis de Sainte-Anne de Champfrémont en hommage à Denis Duboust.
À l'occasion de ces 43es journées mycologiques et botaniques, nos amis de Radio Alpes Mancelles ont enregistré un magazine de vingt-huit minutes pour les présenter et parler également des différentes associations partenaires dont des membres viennent régulièrement aider les amis de Sainte-Anne. Francis Meunier, président des Amis de Sainte-Anne, Érick Dorizon pour l'ADN et Maurice Gérard pour MNE ont participé à ce magazine que vous pouvez écouter en cliquant sur le lien suivant : "Planète Agri" sur Radio Alpes Mancelles
Pour présenter les 43es journées de Champfrémont, les Amis de Sainte-Anne ont également participé à l'émission de Gauthier Paturo "Croissants et rencontres" sur France Bleu Mayenne le lundi 2 octobre.
Vous pouvez écouter cette émission en cliquant sur le lien suivant : Croissants et rencontres
La presse parle des 43es journées :