Notre terroir du Haut-Maine et Pail appartient à l’ancien Comté du Maine, petite province tampon entre la Normandie et l’Anjou. C’est ce qu’on appelle en histoire une région de « Marches ». Au Moyen Âge, le Maine a longtemps été un enjeu politique entre le roi de France, le comte d’Anjou et le duc de Normandie. De nombreux châteaux, comme les ruines du château de Saint-Céneri-le-Gérei en photo ci-contre, ou la motte féodale du Montaigu à Saint-Pierre-des-Nids, sont les restes de ces conflits que vous trouverez détaillés, en cliquant sur le lien suivant, dans l'article : Deux châteaux, deux familles, du IXe au XIe siècle.
Les liens que vous pouvez suivre sont en bleu.
Le temps a passé et les départements ont remplacé les anciennes seigneuries. Mais le terroir dont se réclame notre Confrérie reste une région de « Marches ». En effet, à cheval sur ces limites administratives, il est à la rencontre de trois départements et de deux régions ! Il comprend le Nord-Est de la Mayenne, le Nord-Ouest de la Sarthe (deux départements de la région Pays-de-Loire) et la frange sud de l’Orne (région de Normandie). Il est aussi à la limite géologique entre le vieux massif armoricain et le bassin parisien.
Le belvédère du mont des Avaloirs
L’unité de notre territoire est d’abord géographique et paysagère : ici nous sommes sur « le toit de l’Ouest ». Le mont des Avaloirs (416 mètres) surmonté de son belvédère, est le plus haut sommet de l’Ouest de la France. Il est vieux de 350 millions d'années, ce qui correspond à la formation du Massif armoricain. Toute cette région, appelée aussi les collines (ou les monts) du Maine, est une zone élevée, vallonnée, boisée (forêt de Pail, de Monnaye, de Multonne…) comportant des landes sur les crêtes et des vallées gorgées d’humidité, même si les landes sont en régression, remplacées par la fougère-aigle et par la forêt qui referme le paysage.
Les hauteurs correspondent souvent à des affleurements de granites (du côté de Saint-Pierre-des-Nids) ou de grès. Grès armoricains de Saint-Léonard-des-Bois ou cambriens du mont Souprat ou de la Corniche de Pail. Ces grès, très résistants, forment parfois des amas rocheux tel les roches enchantées d’Orgères qu’on raconte amenées là par une fée. Quand le gel des ères glaciaires les a broyés, ils forment des pierriers. À Saint-Léonard, les plus impressionnants sont ceux de la vallée de Misère où coule le ruisseau de l'Étang.
Les roches d'Orgères La vallée de Misère
Dans ces roches anciennes, la Sarthe a creusé des défilés encaissés en particulier le spectaculaire site des Toyères à Saint-Pierre-des-Nids, et en face du bourg de Saint-Léonard-des-Bois elle a fait apparaître des pierriers. Elle peut aussi être plus paisible. C’est le cas à Saint-Céneri-le-Gérei, classé parmi les plus beaux villages de France ou au domaine de Trotté à Saint-Pierre. Quant à la Mayenne, née sur le flanc nord du mont des Avaloirs, près de la Pierre au Loup, elle se dirige vers Pré-en-Pail puis c’est dans les schistes qu’elle creuse une profonde vallée jusqu’à Couptrain.
La Sarthe a creusé ses méandres dans le grès du défilé des Toyères sur la commune de Saint-Pierre-des-Nids. Depuis le belvédère la vue est magnifique.
Ci-dessous : la Sarthe à Saint-Céneri-le-Gerei et au moulin de Trotté à Saint-Pierre-des-Nids
C’est donc un terroir semi-montagneux, une région « de petite montagne ». Ceux qui y vivent en sont rarement conscients mais les touristes qui découvrent la corniche de Pail, les Toyères à Saint-Pierre-des-Nids, les hauteurs de Narbonne ou du Haut-Fourché à Saint-Léonard-des-Bois, ou le promontoire rocheux sur lequel est construit Saint-Céneri-le-Gére,i sont surpris et séduits par ce petit côté montagneux.
Autrefois ce caractère était beaucoup plus visible et accentué, ce qui explique qu’au 19e siècle on ait donné à la région le beau nom des « Alpes mancelles ». La légende dit que c’est saint Céneri qui lui aurait donné ce nom au 7e siècle par comparaison avec les Alpes qu’il avait traversé pour venir de Rome en Gaule... Il s'agit d'une légende car en réalité le nom d'Alpes mancelles n'apparaît vraiment qu'au 19e siècle.
Dans un ouvrage dont le titre est : « Les Alpes mancelles - La nature et les hommes hier et aujourd'hui » de « Le premier ouvrage publié les désignant ainsi date de 1861, sous la signature de A. du Peyroux, mais d'après de Dr Delaunay le terme aurait été employé dans une lettre datée du 25 messidor an XI, dans laquelle un étudiant en pharmacie exprime ses regrets de n'avoir pu parcourir les Alpes de notre département ».
Mais la légende attribuant cette appellation à saint Céneri est jolie...
Le réseau hydrographique est dense et les fonds de vallées humides : les marécages étaient autrefois nombreux et le terme latin « palus, palustris, palude » qui veut dire « marais » a donné le mot « pail » que l’on retrouve dans Pré-en-Pail (autrefois Pratum in palude, le « pré dans les marais »). Des tourbières, riches en faune et flore spécifique, existent encore ici ou là.
Les conditions climatiques sont assez rudes, mais elles l'étaient encore plus autrefois : en 1956, dans son ouvrage « Les collines du Maine et de Normandie », Philippe Chatellier écrit : « En bien des communes, le thermomètre descend parfois à -20 °, notamment à [...] Ciral, Pré-en-Pail, Saint-Cyr-en-Pail... [...] Ne sait-on pas que ces hautes terres maintiennent la neige souvent plusieurs semaines, parfois plus d’un mois, alors qu’elle fond rapidement dans les contrées voisines à l’ouest et au sud. D’ailleurs l’endroit le plus froid de l’Ouest de la France est vraisemblablement le plateau aride et nu du Souprat, en direction du signal des Avaloirs : la température s’y est abaissée plusieurs fois depuis le début du siècle jusqu’à -25 °. Par contre, les hauteurs sont en quelques points des protections : ainsi les gelées sont moins marquées au sud de Multonne : à Boulay, Champfrémont et Ravigny, qu’à Lalacelle et Saint-Pierre-des-Nids. »
La végétationdes plantes océaniques comme les fougères polypodes ou l’osmonde royale (que l’on peut admirer le long du Sarthon) et montagnardes. Parmi celles-là on trouve les myrtilles, fréquentes dans les landes (landes du Souprat ou de la Corniche de Pail) et les bois (bois de Boulay…) et les conopodes (noix de terre ou janotes en patois mayennais). associe
Le bocage, plus ou moins aéré selon les endroits, est ici beaucoup plus répandu que dans le reste de la Mayenne ou de la Sarthe même si nos haies, qui font partie de notre patrimoine, ont hélas tendance à reculer… L’élevage traditionnel bovin est toujours présent ainsi qu'un élevage encore bien vivant de percherons donnant lieu à des concours. Les vergers de pommiers ou de poiriers haute tige sont nombreux et la tradition cidricole bien vivante. Les touristes et les randonneurs apprécient nos routes sinueuses, nos sentiers et nos chemins creux, nos habitats naturels variés, nos ruisseaux, nos forêts et nos landes, nos maisons traditionnelles souvent construites en granite roux, parfois en schiste…
La faune et la flore sont variées et protégées : le site de la corniche de Pail a été reconnu d’intérêt européen au titre de la directive Habitat et de la directive Oiseaux du fait de la présence d’espèces caractéristiques de la lande comme le busard Saint-Martin ou la fauvette pitchou… Les moules perlières ont fait leur réapparition dans le Sarthon où on trouve aussi l’écrevisse à pieds blancs…
Existant depuis 1992, le verger conservatoire de Champfrémont, au pied du mont des Avaloirs, préserve soixante-dix espèces de pommiers et vingt de poiriers. Ils compte deux-cent-cinquante-trois arbres anciens (trente-six poiriers et deux-cent-dix-sept pommiers) sur une superficie de un hectare quatre-vingt-six.
Le petit patrimoine est riche aussi : citons la chapelle Sainte-Anne de Champfrémont qui date du 17e siècle et a été restaurée dans les années soixante-dix par l’association des amis de Sainte-Anne. Mais il faut aussi citer les églises de Saint-Léonard ou de Saint-Céneri ou la chapelle Saint-Julien-des-Roncerais ! Ou, plus modestement, les lavoirs, artistiquement rénovés comme ceux de Saint-Pierre-des-Nids (ci-dessous celui du centre bourg, décoré de peintures), le « pont des cinq pierres » sur la commune de Gesvres (ci-dessous à droite) ou les multiples croix...
Depuis le 12 décembre 2011 un timbre "Mont des Avaloirs" est disponible en version lettre prioritaire 20g. Représentant une vue élargie du mont des Avaloirs et le blason historique régional des Pays de la Loire, il donne ses lettres de noblesse à ce haut lieu touristique. Un nouveau timbre prestige représentant le logo touristique du Mont des Avaloirs est également disponible.
Vous trouverez tous les renseignements sur ce timbre et pourrez vous le procurer sur le site du Mont des Avaloirs où vous trouverez aussi de très nombreuses photos et informations sur ce point culminant de notre région, sa géologie, son histoire, son ornithologie et sa légende de la "Dame des Avaloirs".
À la mi-janvier 2018 la communauté de communes du mont des Avaloirs entreprend trois mois de travaux au belvédère pour valoriser le monument : création d'un sanitaire, d'un bâtiment d'exposition, de tables de piquenique, d'un parking et mise en place de panneaux explicatifs.
Pour en savoir plus sur ce sujet vous pouvez vous reporter au site de l'Orne Hebdo en cliquant sur le lien suivant : Travaux au belvédère des Avaloirs
Un guide pour découvrir 500 sites du patrimoine mayennais.
En partenariat avec le Conseil général, la Société d’archéologie et d’histoire de la Mayenne a édité, sous la direction de Jacques Naveau un guide intitulé « Le patrimoine de la Mayenne, 500 sites à découvrir ». Le patrimoine se dévoile partout en Mayenne, dans les églises où se mêlent art officiel et art populaire, sur les façades des maisons et des châteaux, au bord des rivières où se cachent les lavoirs, mais aussi dans des sites très anciens d’importance nationale. Ce guide est en vente au prix de 15€ auprès de la Société d’archéologie et d’histoire de la Mayenne, dans les librairies Chapitre, M’Lire…
Renseignements en cliquant sur Le site de la Société d’archéologie et d’histoire de la Mayenne et au 02 43 53 64 55.
Pour plus d'informations historiques sur notre région cliquez sur le lien suivant : "Deux châteaux, deux familles du IXème au XIème siècle"
Le diaporama ci-dessous vous montrera différents aspects de notre terroir et de ses paysages variés.
Vous pouvez le laisser défiler automatiquement ou le faire passer manuellement en cliquant sur les flèches à droite et à gauche des photos.
Différents paysages de notre terroir des collines du Maine, des pays de Pail et de Multonne et des Alpes mancelles.