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Vous pouvez accéder à notre page de présentation du parler-gallo du Maine en cliquant sur le lien suivant : le "patois" mayennais

 

Cette page est régulièrement complétée avec de nouveaux mots.

 

 

Nous privilégions dans ce lexique les mots et expressions de notre région des collines du Nord du Maine (Nord de la Mayenne, Nord de la Sarthe et Sud de l'Orne) car nous souhaitons préserver ce patrimoine mais en citerons d'autres régions voisines en le précisant.

Il n'y a pas de dictionnaire de gallo-mainiot reconnu de tous. Il y a bien eu à la fin du 19ème siècle un "Glossaire des parlers du Bas-Maine" rédigé par Georges Dottin (1863-1928) mais dans un alphabet phonétique qui lui était propre, difficilement utilisable. Cet ouvrage, dont l'intérêt est de mettre en évidence les différences de prononciaiton selon les régions de la Mayenne et même les villages, est disponible en ligne sur le site des archives de la Mayenne en cliquant sur le lien suivant : https://archive.org/details/glossairedesparl00dottuoft

Il existe donc différentes orthographes selon les ouvrages et nous ne prétendons pas que la manière dont nous écrivons est la meilleure.

Une bonne base est le formidable travail effectué par Régis Auffray pour le gallo de Haute-Bretagne. Son dictionnaire : Le Petit Matao, sert de plus en plus de référence pour l'écriture (ce qui n'exclut pas les différences de prononciation selon les région de Bretagne gallésante). Pour tous les mots qui sont communs au gallo-breton et au gallo-mainiot nous avons donc en général adopté l'écriture proposé par ce dictionnaire. Nous n'aiderons pas à la préservation du gallo-mainiot en adoptant des orthographes fantaisistes pour nous démarquer des autres gallos !

Pour la prononciation, il y a des différences selon les régions et les personnes, surtout sur les finales : parfois plus en [eu] ou en [o] (comme dans le Nord-Mayenne) d'autres fois plus en [é] ou en [a] (comme vers la Normandie) et ao se prononce plus ou moins [aw]. Mais ces nuances n'empêchent pas les locuteurs de se comprendre.

 

 

A

  • Abeller, s'abeller à : faire quelque chose en coin, sans se faire voir, en douce.
  • S'abernaodi [s'abernawdi] : s'assombrir, le temps s'abernaodi. On dit aussi s'embernaodi.
  • Aboli : détruire, fermer ; à l'abandon, détruit. C'te maison, al est aboli (cette maison est en ruine, abandonnée).
  • Abuteler : mettre le foin en petits tas.
  • Achaler : ennuyer, énerver, fatiguer, être achalé : être fatigué. On dit aussi futer.
  • Âchée : ver de terre.
  • Aco, acotâ : perche soutenant une branche chargée de fruits. Dans le Sud de la Mayenne on dit eune guignette.
  • S'acoter : s'appuyer.
  • S'acouver : s'accroupir (comme les poules). On dit aussi qu'elles s'acroupiottent et on dit aussi s'acoufier.
  • Affutiaux : vêtements.
  • Aiguillettes : pourboire (toujours au pluriel). On dit aussi épinglettes.
  • Amarer : rassembler, ranger.
  • Amignardiser : affaiblir, rendre trop sensible.
  • Amont : le long, contre, comme dans amont la hâ (la haie) ou grimper amont un arbre. Ce mot de gallo se retrouve également dans d’anciens textes en vieux français.
  • Amoureuse : se dit de la terre lorsqu'elle est argileuse et collante (elle reste attachée aux chaussures).
  • Amuser quelqu’un : c'est le distraire de ses activités, le déranger, un peu dans le sens de « faire perdre son temps » : J’va pas vous amuser plus longtemps dit-on souvent au moment de partir.
  • Andainer : rateler.
  • Andains : rangées de foin amoncelé pour le faire sêcher.
  • S'anijer : rentrer dans sa niche (nije) pour le chien. Évoque aussi le fait qu'il tourne en rond sur lui-même pour se coucher. Se blottir, se mettre à l'abri.
  • Annui ou anhui : aujourd'hui. On entend aussi parfois anneu ou anné.
  • Arrasser : faire griller les châtaignes dans une poêle à trous.
  • Arrassoire : poêle à trous servant à faire griller les châtaignes sur le feu.
  • Arnapée : averse, on dit aussi eune siolée et parfois eune renapée.
  • Arquer : marcher, se redresser : j’seu bin fatigueu, j’peux mêm' pu arquer.
  • S'assire : s'assoir. Assi te don su la bancelle (assieds-toi donc sur le petit banc).
  • Asteure : aujourd'hui.
  • At'sa : ce soir.
  • Aoute : autre, vous aoute : vous autres.
  • Avanjer : être suffisant, aller vite, être efficace.
  • Avantaijeuz, être avantaijeuz : bien travailler, être rapide. Al est avantaijeuze à serrrer les pom' (elle va vite à ramasser les pommes). On dit aussi al avange.
  • Avesné : nourri, être ben avesné.
  • Avèr des brudiment d'boyaux : avoir mal au ventre.

 

 

 

 

B

  • Babillard : bavard.
  • Bâiller : donner.
  • Baisser : attacher une vache en reliant ses cornes à une patte de devant.On dit aussi enheuder.
  • Baisson : boisson.
  • Balocer ou baloceu : bavarder, parler pour ne rien dire, de choses sans importances. On dit aussi balocher, bablocher, bavasser, beurdasser, beurloter ou beurloder, tarasser, berdasser, battre de la goule, dégouailler... ce qui prouve que cette activité est très fréquente dans la région !
  • Balot, c'est balot : bête, c'est bête, c'est dommage.
  • Bancelle : banc, petit banc tabouret pour traire les vaches.
  • Banneau : charette, charretée. Eun banneau de fumier.
  • Banner : pleurer, pleurnicher. Eune quenio qui banne (une enfant qui pleure). On dit aussi pigner, pignasser. Appeler son veau pour une vache.
  • Bannio ou banniaw : voiture.
  • Baratée : deux paniers à pommes (deux panerées) remplis à ras bord, ce qui dans notre région représente cinquante litres ou environ ving-cinq kilogrammes de pommes qui donneront environ seize litres de cidre. Dans la Manche on l'appelle boisseau ou bouéssé.
  • Barquet : cuve, baquet. Dans le Sud-Mayenne on dit plutôt paonne.
  • Barrauder, se barauder le sang : se tourner les sangs, se faire du souci.
  • Batteries ou batt'ries : les battages et l'ensemble des ouvriers rassemblés pour les battages.
  • Batteu : celui qui met les gerbes dans la machine à battre.
  • Battoué : le battoir de la lavandière.
  • Battre de la goule : bavarder, parler pour ne rien dire, de choses sans importances
  • Béluettes : étincelles, voir des béluettes (voir trente-six chandelles). On dit aussi buettes.
  • Benéze (ou bennaise) : content, j'suis benéze. On entend aussi bénèze.
  • Boaber [bawber] : nêtre inattentif, dans la lune, bailler aux corneilles.
  • Ber : berceau.
  • Berbi : brebis. Vient du latin berbicem qui a donné berger et bergère.
  • Berdanser : secouer durement. On est berdansé dans cette vieille charte : on est secoué dans cette vieille charrette.
  • Berdasse : fille pas très futée, pas trop dégourdie.
  • Berdasser : bavarder, parler pour ne rien dire, de choses sans importances
  • Bère (ou baye) : boire. Vieu-tu bère eun coup ?
  • Berne : bord de route, rouler sur la berne
  • Berouacer : bruiner. Ça berouace annui : il tombe de la bruine aujourd'hui.
  • Bérouette : brouette.
  • Bérouettée : le contenu de la brouette.
  • Berrichon : le troglodyte mignon dans le Nord du Maine. Devient perruchet en Ile-et-Vilaine
  • Bête : bovin adulte.
  • Bette : betterave.
  • Beu : Chaleurs. Être en beu : être en chaleurs. Mais pour les chattes on dit en mites.
  • Beulot : tas.
  • Beurdancée : une raclée ou une volée : l’pèr m’a mis eune sacrée beurdancée. Signifie aussi une grande quantité, une chute ou une cuite.
  • Beurdiner : bricoler, synonyme de bouiner.
  • Beurlot : quelqu'un qui parle pour ne rien dire.
  • Bian : blanc.
  • Biao : beau. Bin biao.
  • Biaude (ou blaude) : blouse des paysans. Vient de l'ancien français biaut qui désignait une tunique.
  • Bicoin : biais, zieuter quelqu'un en bicoin.
  • Bié : le blé.
  • Boisir : devenir dur et filandreux. Un légume devient boisu en vieillissant.
  • Boeille ou beuille : le ventre. Il est beuillu : il a du ventre. On dit aussi la panne ou la panse.
  • Bon, en bon : en trop, en avoir en bon.
  • Bouélin : tout petit soupirail permettant d'avoir un peu de  jour dans la cave.
  • Bouète : fenêtre du grenier par où on rentre le foin. Dans d'autre  régions on dit le goulet.
  • Bouéte : boite.
  • Bouille : fermentation ou distillation.
  • Bouilleu : bouilleur de cru qui en général va de ferme en ferme avec son alambic.
  • Bouillir : fermenter ou distiller. Faire bouillir : faire distiller le cidre pour fabriquer de l'eau de vie.
  • Bouillote : alambic.
  • Bouiner : bricoler dans le sens sebler perdre son temps. Évoque un travail de faible importance. Qu'est ce qu'y bouine ? Annui j'ai bouiné (ou bouineu) au potager.
  • Boulanger : pétrir, remuer
  • Boulins : petits trous carrés en façade d'une maison ou d'un pigeonnier (eune fuie) où les pigeons nichent ou qui leur donne accès à un petit pigeonnier intérieur.
  • Boursette : la mâche. On dit aussi doucette.
  • Bourder : empêcher de passer (on bourde les bêtes en fermant la barrière). Mais aussi s'arrêter : le ch'va qui tourne la roue du gadège s'bourde souvent (le cheval qui fait tourner la roue du tour à piler les pommes s'arrête souvent).
  • Bourrier : les mauvaises herbes et par extension les saletés, la pousière.
  • Bouvet : pelle à marc. On dit aussi gouvet.
  • Bouzine : vessie de cochon, chambre à air, voiture automobile, locomobile pour battre le blé... Être embouziné : avoir le ventre gonflé. La bouzine al est en panne : la machine (par exemple l'automobile ou le distributeur à billet) est en panne.
  • Breunée : pâtée pour les canards à base d'orties hachées et de pain sec. Par extension une soupe aux légumes entiers dans laquelle on rajoute du pain ou tout mélange de ce genre plus ou moins ragoutant.
  • Bricolis : fleurs de choux à lapin quand ils montent au printemps et qu'on les mange.
  • Bro : fourche à trois dents pour les foins. On dit aussi broc.
  • Brocteux : ceux qui manient le bro (ou le broc).
  • Brones ou breunes : les mamelles. Parfois seins par extension mais rarement. Broner : têter.
  • Brou : le lierre.
  • Buée : grande lessive collective qui se pratiquait deux à quatre fois l’an et durait plusieurs jours. Des lavandières professionnelles étaient souvent embauchées à cette occasion.
  • B'zas : les fanes de pomme de terre.

C

  • Câ, un p'ti câ : un peu, un petit peu. R'met meu don eun p'ti câ d'cit dans mon cossiaw (resserts-moi donc un peu de cidre dans mon verre).
  • Cabilles : clapiers à lapins. On dit aussi les nijes.
  • Caije : cage, corbeille (par exemple la cage d'un pressoir à claies verticales). Au 12ème siècle existaient beaucoup de mots en [ai], le [i] a ensuite disparu.
  • Canteu (ou canté) : avec, canteu ta (avec toi). On trouve aussi quanté ou quanteu.
  • Carabin : le sarasin, on dit aussi le bié nèr (blé noir).
  • Carne : sale bête, mauvaise jument ou... mauvaise femme.
  • Casseau : boite à laver dans laquelle les lavandières s'agenouillent. Terme employé dans le Nord-est de la Mayenne (dans le Sud et le Nord-ouest on dit carrosse).
  • Cassin : seau en bois.
  • Castilles : groseilles, on dit aussi des gadelles.
  • Ceusses : ceux. Ceusses de La Poôté : ceux de Saint-Pierre-des-Nids.
  • Chaïgne : chaine. Le chien à  la nije tire sur sa chaïgne (le chien à la niche tire sur sa chaine).
  • Champlure : chantepleure, gros robinet (métallique) que l'on fixe sur les tonneaux. On dit qu'nelle pour les robinets en bois.
  • Chancière : pourtour d'un champs.
  • Chani : moisi, par exemple sur le dessus des confitures. Vient du latin canutus, blanc.
  • Channes : seaux pour le lait que l'on porte avec un carcan : deux channes de vingt litres chacune. Par extension : les bidons à lait.
  • Chas ou chat : pièce en bois ramenant les pommes broyées qui se collent sur les côtés dans le tour à piler. Dans le Sud-Manche, on dit rabot.
  • Chantiers : grosses pièces de bois permettant de surélever les tonneaux de cidre dans la cave. On dit aussi jantiés. D'où janteler : ranger les tonneaux sur des jantiés.
  • Chaod : chaud.
  • Chaod r'ferdi : chaud et froid.
  • Charreyer, charreuyer ou charroyer : transporter (avec eune chârte).
  • Chârte : charrette à foin.
  • Cheu : chez. Bin d'cheu nous : bien de chez  nous.
  • Chérer : tomber. Vient du latin cadere (qui a aussi donné choir). On trouve aussi cheoir.
  • Cheu : chez, cheu ma (chez moi).
  • Chiair : viande.
  • Chiner : se moquer gentiment.
  • Chouan : chouette hulotte (chat huant ?). Le cris du mâle se rapproche du miaulement d'un chat.
  • Ch'va : cheval. on dit également j'vâ nou juau.
  • Cit' (ou cite) : le cidre. Du cit' tué est du cidre qui a noirci et a perdu son pétillant.
  • Cives : ciboules, ciboulettes.
  • Civière : brouette à claire-voie sans côtés (pour transporter le bois, le linge...). Eune civiérée de linge.
  • Claver : fermer. Vient du latin clavis : clé, loquet, barre. On dit aussi crouiller pour mettre le verrou.
  • Clo : jardin, petite parcelle, verger, champ. Pour le potager on dit aussi courtil.
  • : coq. Eun bon cô n'est jamais gras (le bon cô désigne un courreur de jupons). On appelle aussi parfois les jonquilles.
  • Cofier (ou cofir), cofi : cabosser, abimer (exemple une casserole). Eun fruit cofi : un fruit abimé parce qu'il a pris un coup.
  • Colle : grosse barre métallique servant au serrage des pressoirs à cidre manuels.
  • Cônille : corneille.
  • Conséquent : grave, important, considérable. Ça qu'est conséquent : c'est grave.
  • Coquentin : les jonquilles. On dit aussi pourillon ou . Désigne parfois également les grandes pâquerettes.
  • Core : encore.
  • Corbin : corbeau. Vient du latin corvis qui a aussi donné corvo en italien et cuervo en espagnol. Corbin se trouve aussi en vieux français avant corbeau. On dit aussi couâ.
  • Corée ou courée : le poumon, le mou.
  • Cossiaw ou cossiao : verre, récipient. Don'meu don ton cossiaw que j'te serv' à bère.
  • Coti : éclaboussé, quand y pieu on est tou coti, avé d'la bo amont les hardes
  • Cou, en cou : lune croissante, entre nouvelle lune et pleine lune. On dit aussi en cressant.
  • Couâ : corbeau, corneille.
  • Couasmes, aller aux couasmes : aller rammasser le crottin sur les chemins.
  • Coudre : noisetier.
  • Couenne : la peau. on dit aussi la piao.
  • Couler, se couler : se glisser, se faufiler, se loger.
  • Coup, au coup : tout de suite.
  • Courti (ou courtil) : potager.
  • Couvi : couvé, pourri, des oeufs couvis.
  • Crassou : sale.
  • Crapiao : crapaud.
  • Crère : croire. J'cré bin, cré-tu bin ? I créyit.
  • Cressant : épaisse faucille à très long manche permettant de couper en hauteur des ronces ou des petites branches. Suivant les coins on dit aussi croissant, vouge, gouge ou volant.
  • Cropet : la dernière crêpe (on dit aussi le galichon). Par extention : le dernier de la famille.
  • Crouiller : mettre le verrou. 
  • Crouillet : verrou de la porte.
  • Cuillère : petite pelle à jardiner.
  • Cuté (ou couté), au pluriel cutiâos ou cutiaw : un couteau, des couteaux.

D

  • Dâbée : une averse.
  • Dam' : certes. Dam' oui, dam' non.
  • Débarbeuiller : tailler, débarbeuiller la hâ : tailler la haie.
  • Déblatérer : dire du mal de quelqu'un.
  • Décaniller : fuir, s'enfuir. Vient du latin canis, le chien, qui sort de sa niche. On dit aussi défourquer.
  • Déchausser, se déchausser : prendre des gants, j'me déchausse pon : je ne prends pas de gants.
  • Décou, en décou : lune décroisante, entre la pleine lune et la nouvelle lune.
  • Décrouiller : déverrouiller, ouvrir une porte fermé à clé. Aussi désencrouiller.
  • Défourquer : fuir.
  • Dégouailler : bavarder, parler pour ne rien dire, de choses sans importances
  • Déjiter : sortir du lit (gite) rapidement.
  • Dérincer : élaguer les épines et les ronces.
  • Déripette : diarrhée.
  • Dériturer : enlever les ronces (les ritures). Mettre la bique à dériturer : attacher la chèvre le long d'une haie pour qu'elle mange les ronces.
  • Derser ou derseu : monter, dresser. Pour faire le cit' y faut bin derseu la motte régulièrement.
  • Deu : le mal, avoir du deu ou bin du deu à faire quelque chose. Vient du latin dolore (souffrir).
  • Devantiaw : tablier. On dit ausi sarrau.
  • Diner : déjeuner. Une invitation à diner n'est pas une invitation pour le repas du soir mais du midi ! Le soir c'est le souper.
  • Doche : nom de l'oseille sauvage (Rumex crispus) dans le Nord du Maine. Également appelée parelle comme en Ile-et-Vilaine ou patience comme en Normandie. Dans le Sud-Mayenne on dit vinette. Son suc calme les brulures d'orties.
  • Doucereux : doux, eun cit' doucereux.
  • Doucette : la mâche. On dit aussi boursette.
  • Doué : lavoir.
  • Douelles : partie cintrée d'une barrique.
  • Doutance, avoir doutance : doute, avoir des doutes.
  • Douver les douelles : courber les douelles pour les cintrer.
  • Douzi : nom de la petite cheville de bois que l'on met dans le fausset (petit trou en haut de tonneaux permettant de gouter le cidre).
  • D'sourer, d'souré : creuser par en-dessous, creusé. Les rats ont d'souré la berge. On dit aussi dessourer, dessouré.

E

  • Ébaubé : niais, bête.
  • Éboguer : sortir des châtaignes de leur bogue piquante.
  • Échaubouiller : échauffer, avoir top chaud, être ne nage et par extension se mettre en colère
  • Échaler ou échauler : écorcer des noix.
  • Écoqué : ébréché.
  • Égailler : répandre en émiettant ou en étalant (égailler l'fumier din l'courti : épandre du fumier dans le potager.)
  • Éguerziller : crier, hausser le ton.
  • Emballé : prétentieux.
  • S'embernaodi : s'assombrir (pour le temps ou le ciel). On dit aussi s'abernaodi.
  • Embouziné, être embouziné : avoir le ventre gonflé (vient de bouzine qui désigne une machine ou une vessie, tout ce qu'on peut gonfler).
  • Émeuiller, s'émeuiller, être émeuilllé : s'effrayer, avoir le trac, être ému, bouleversé.
  • Émouchet : petit épervier mâle (la femelle est trois fois plus grosse). 
  • Émouver : bouger, remuer. On dit plus couramment : mouver.
  • S'empomer : s'étouffer avec une pomme (cela arrivait fréquemment aux vaches paissant dans les vergers). Par extension : avaler de travers, s'étouffer.
  • Encraoudé : être bloqué. Par exemple un brabant bloqué par une racine. Mais se dit aussi de quelqu'un qui est ensorcelé ou sous l'emprise du diable ou d'un mauvais sort. Il faut donc le désencraouder.
  • Encrouiller : enfermer à double tour.
  • Enfier, s'enfier : énervé, s'énerver, s'enfier pou un rin.
  • Engouer, s'engouer : avaler de travers. On dit aussi s'engouiller et s'engouailler en Bretagne.
  • Enheûder : entraver une vache en attachant la tête à une patte. Et heude : entrave. On dit aussi baisser.
  • Ensabbaté : ensorcelé, envouté,être sous le coup d'un mauvais sort. Il faut alors se faire désensabbater.
  • Ente : pommier greffé.
  • Enter : greffer.
  • Entendre haut : avoir une mauvaise ouïe, l'oreille dure.
  • Épinglettes : pourboire. On dit aussi aiguillettes.
  • Équeugner ou Équaigner : énerver, contrarier. Tu m'équaignes !
  • Ergarder : regarder.
  • Éronce : ronce, épines.
  • Érusser ou s'érusser : s'égratigner. Également dépouiller une branche de ses feuilles en la prenant à rebours. On dit aussi s'escagasser.
  • Eumouss' : chêne tétard. Dans le Nord de la Mayenne on dit plus volontier eune rousse. 
  • Eun : un.
  • Eune : Une.

F

  • Fâilli : mauvais, médiocre, faible, chétif, malade, négligeable.
  • Ferdure : le froid.
  • Ferza : chouette effraie des clochers (Tyto alba).
  • Fiambée : flambée, bon feu pétillant.
  • Fosset ou fausset : petit trou bouché par une petite cheville de bois (le douzi) percé dans le haut de tonneaux pour pouvoir gouter le cidre. On l'appelle parfois la puette ou puett'.
  • Fouée : feu pétillant mais de peu de durée.
  • Fouère : diarrhée. Com' un chat qui fouère dans la braise : ouvrir de grand yeux étonnés, être surpris.
  • Fourment : froment.
  • Foussés : talus sur lesquels poussent les haies entre les prés ou le long des chemins creux.
  • Frambeyer (ou frambeuyeu) : curer l'étable ou les clapiers. Frambeyer les vaches.
  • Fré : froid. Nom féminin : la fré.
  • Fréziller ou ferziller : grésiller, évoque le bruit de la graisse dans la poêle.
  • Fricot : tout ce que l'on cuit. À l'origine plutôt un ragout, mais par extension le repas qu'on est en train de préparer.
  • Frime, frimé : gel, gelée, givre, givré, gelée blanche. Y'a pas du faire bin chaud c'te nuit, l'herbe est tout' frimée c'matin.
  • Fuie : pigeonnier, vient du latin fuga.
  • Fumelle : femme. La Marie c't eune sacré fumelle. On trouve aussi feumelle.
  • Fût : table de dressage de la motte de marc dans un pressoir à cidre manuel. En Normandie on dit maie.
  • Futer : fatiguer. S'futer : se fatiguer, se lasser. C'est futant : c'est fatiguant, être futé  : être fatigué. On dit aussi : achaler.

 

G

  • : garçon. Eun vieux gâ : un célibataire. Eun p'ti gâ : un jeune garçon. L'gâ Yves. Le féminin de est... garce (!). Mais ce n'est pas péjoratif.
  • Gadage (ou gadège) : tour à piler les pommes. On dit aussi les gades.
  • Gades : pierres du tour à piler. On dit aussi les guèdes.
  • Gadelles : groseilles. On dit aussi les castilles.
  • Galetouère : poêle ou plaque de fonte pour cuire les galettes.
  • Galichon : petite crêpe ou galette faite avec le reste de la pâte. On dit aussi cropet.
  • Galerne : vent du nord-ouest, froid et humide dans l'Ouest de la France.
  • Gandelées ou gandelaies : campanules gantelées (campanula trachelium), grande plante robuste assez commune, à tige raide et fleurs bleues fleurissant de mai à octobre. On donne aussi parfois ce nom aux digitales.
  • Garce : fille.
  • Garçaille : bande de jeunes enfants.
  • Gâter, ça gâte : déborder, ça déborde. Tu gâtes : tu renverses, tu fais déborder.
  • Gâter son iao (ou son iaw) : pisser.
  • Gendarme : aconit (aconitum napellus) grande plante à fleurs bleu foncé, très toxique.
  • Glui : paille (pour le pressoir à cidre ou pour couvrir les toits).
  • Godendard : scie d'abattage qui se manie à deux personnes.
  • Goulayant : particulièrement bon et goutu. Se goulayer : se régaler.
  • Goule : visage. Va don t' laver la goule. Eune goule fine est un gournet qui aime les bonnes choses. Vient du latibn gula.
  • Gouler : crier, pleurer, rouspéter, discuter.
  • Gouvet : pelle à marc. On dit aussi bouvet.
  • Grattons : miettes dans la fritures après des beignets ou après la cuisson des rillettes. Également les graines de gaillet gratteron (Gallium aparine) qui se collent aux vêtements.
  • Gricher : montrer les dents. Donne gricheux, grichon ou grichard. On dit parfois aussi dégricher.
  • Grimaud(e) : grognon, bougon, maussade.
  • Grouger : on dit d'un aliment dur sous la dent (souvent parce qu'il n'est pas assez cuit) qu'il grouge.
  • Gruger : écraser. Grugeoir à pommes.
  • Germer : écraser, synonyme de piler.
  • Guèdes : pierres creuses du tour à piler (gadège ou gadage). Expression : trempé com' eune guède.
  • Guéné : trempé.
  • Gueurdiner : trembler de froid, grelotter.
  • Guernouille : grenouille.
  • Guerouâ ou guerois : glaçons ou mottes des terres gelées.
  • Guerouée : gelée.
  • Guerouer : geler. J'ai la goule tout' guerouée par la fré. Y grou : ça gèle dur.
  • Guibet : petit moustique ou insecte qui pique le soir dans les cheveux, souvent au bord de l'eau. On dit aussi guibaud.
  • Guicher : faire la grimace.
  • Guignes : cerises.
  • Guignette : dans le Sud de la Mayenne perche soutenant une branche chargée de fruits. Devient acco ou accotâ dans le Nord du Maine.

H

  • : haie.
  • Harée : averse courte et violente.
  • Hardes : vêtements.
  • Haut : parler haut : parler fort. Entendre haut : être dur d'oreille.
  • Heûde : entrave. Et enheûder ou heûder : entraver.
  • Heulâ ! : expression pouvant traduire différentes émotions selon l'intonation employée.
  • Heunes : culotte. En gallo-breton on dit : hanes.
  • Histouère : histoire.
  • Hôpitre : revenant immobile.
  • Horceu : récipient.
  • Houbille : fantôme, revenant (qui en général court la lande habillé de blanc). Mot féminin : eune houbille.
  • Houëler : appeler en faisant porte-voix avec ses mains.
  • Houette : petite houe, houe assez légère.
  • Huper : appeler en criant. On dit aussi juper.

I

  • Iao [iaw] : l'eau.
  • Icite : ici.
  • Igneau, ignelle : agneau, agnelle.
  • Illeux (pronociation [yeu]) : eux. J'y va ô illeux : j'y vais avec eux.

J

  • : jars (mâle de l'oie).
  • Jâbians : marguerites. Bian est le blanc, est  le jars.
  • Jannote (ou jannette) : noix de terre (Conopodium majum ou dénudé). Plante sauvage à fines feuilles, petites fleurs blanches et très longue racine. Cette dernière se termine par une "noix" comestible.
  • Janteler ou janteleu : ranger en surélevant. Les pipes sont bin janteleu dans la cave.
  • Jantiés : pièces de bois sur lesquels reposent le barriques pour les surélever. On dit ausi chantiers.
  • Jardiner : une plante qui jardine se développe et s'étend rapidement.
  • Jouc : le perchoir ou parfois le poulailler.
  • Se jouquer : se percher pour dormir (pour les poules).
  • Juper : crier. On dit aussi huper.
  • J'va ou juau : cheval. On trouve également ch'va.

K

  • Kerson : cresson (s'employait déjà sous cette forme au Moyen Âge).

L

  • La, le : dans notre région on utilise encore très souvent l’article devant les noms : la Martine, le Raymond, le François… Va don d’mander au Marcel ou à la Denise. L’article devient parfois le gars ou l’pèr : l'gas Yves ou l'pèr Léon.
  • Le : elle.
  • La légume : l'ensemble des légumes.
  • Li : lui.
  • Lice : clôture de fils de fer barbelé ou haie vive.
  • Licher : lécher.
  • Lichepot : l'index, dont on se sert pour lécher son assiette.
  • Liette : tiroir d'une tab le. En gallo-breton ce mot désigne un  lien d'osier. Et en picard les attaches d'un vêtement.
  • Liméro : numéro, nombre, matricule, immatriculation.
  • Loche : grosse limace (surtout les rouges).
  • Lumâs : escargot, limace.
  • Le : elle. Quanteu le : avec elle.
  • Légume : on dit la légume pour l'ensemble des légumes.
  • Lice : cloture de fil barbelé, mais autrefois la cloture de haie vive.
  • Loche : grosse limace (surtoute les grosse rouges).
  • Li : lui.
  • Licher : lécher.
  • Lichepot : index, doigt utiliser pour lécher l'assiette.
  • Liette : tiroir. Mais en Bretagne c'est un lien.

M

  • : moi.
  • Maie : nom de la table de dressage des pressoirs à cidre manuels en Normandie. Dans le Nord-est mayennais on dit fût.
  • Mainiot : habitant du Maine (Mayenne et Sarthe).  Également la langue des habitants du Maine. On trouve aussi Mégniau. Les bretons gallésant l'écrivent Megnaod (prononciation [meniaw]). 
  • Mait' : dans le jeu de palet désigne le "petit" palet qu'il faut viser (équivalent du cochonnet dans le jeu de boules).
  • Marabille : chiffons, affaires usagées de peu de valeur . Tout ça c'est rien que d' la marabille !
  • Marcaô ou marcaod, ou marou : chat mâle.
  • Marner ou marneu : macérer. Le marc des pommes marne dans le barquet.
  • Marienne, faire marienne : sieste, faire la sieste.
  • Méchant : espiègle, sans connotation péjorative. On dira facilement d'un enfant : l'méchant ou l'méchant p'ti queniao (ou queniaw).
  • Mèg' ou mègr' : froid. Y fait mèg'.
  • Mélayer : mélanger.
  • Méle : nèfle. Mélier : nèflier.
  • Menteries : mensonges.
  • Méson : maison.
  • Mettre au mâle : remplir ou faire remplir. La cruche de cit' est vide, va don la mettre au mâle.
  • Mic : café arrosé d'une rasade d'eau de vie.
  • Micée : nourriture des canards (orties hachées mélangées à de la farine et du son).
  • Mignard : enfant qui pleurniche.
  • Misère : peine. J'ai bin d' la misère avec mes queniao (J'ai bien du mal avec mes enfants).
  • Mitan : milieu.
  • Mite : chatte. En mite : désigne aussi les chaleurs de la chatte.
  • Mochon : un petit tas.
  • Monde : les gens. L'monde est bin brave par icite.
  • Moque : tasse à anse pour boire le cidre. En Bretagne on dit bolée.
  • Morvouz : morveux.
  • Mouriner : mourir à petit feu comme le feu sous la cendre.
  • Mouton : gros madrier bossu placé en haut des planches et madriers dans un pressoir à cidre manuel. Dans le Nord-est mayennais, moutons désigne aussi les chatons (fleurs mâles) des noisetiers.
  • Mouver : remouer. Mouve teu don d' là. On dit aussi émouver, remouver, r'mouver, touiller.
  • Musse : passage de lapin ou de souris, par extension cachette.
  • Musser, se musser : cacher, se cacher,se faufiler en se faisant tout petit.

N

  • : la toile avec laquelle on nettoyait le four à pain, d'où l'expression : sale com' eune nâ.
  • Nèr : noir. Le bié nèr : le sarrasin. On dit auissi noère.
  • Nije : clapier à lapin. On dit aussi cabille. Nije désigne aussi la niche du chien qui s'anije quand il rentre dans sa niche.
  • Nijer, se nijer : se blottir.
  • Nijée : nichée.
  • Noë : lieu humide ou marécageux, bord de rivière ou de ruisseau. Vient du vieux français noa qui est d'origine grecque.
  • Noère : noir. On dit aussi nèr.
  • Nouri : la nourriture.
  • Nouzille : noisetier.
  • Nuitée : nuit.

O

  • O : avec. On dit aussi quanté ou quanteu.
  • Orbette : aube, point du jour.
  • Ouailles : les moutons ou les brebis et par extension les fidèles du curé. Vient de l'ancien français oueille dérivé du bas-latin ovicula, diminutif du latin ovis (brebis).

P

  • Pai : poil (prononciation : [paille])
  • Paiesson : poisson.
  • Pail : marais, marécage, vient du latin pallus.
  • Paille : poire.
  • Pajot : lit.
  • Pali : pelle à sable en tôle.
  • Se pâmer : s'évanouir.
  • Panerée : contenu d'un panier à pomme rempli à ras bord. Dans notre région on dit qu'il faut deux panerées pour faire une barattée, soit environ vingt-cinq kilogrammes de pommes qui donneront seize litres de cidre. La panerée contient donc  douze kilogrammes et demi de pommes.
  • Panne : ventre. On dit aussi panse, boeille ou beuille.
  • Panse : ventre.
  • Pansée : ventrée.
  • Paonne : cuve, baquet. Employé surtout dans le Sud-Mayenne. Dans le Nord on dit plutôt barquet.
  • Papouiner d' la goule : parler, bavarder, répondre, ne pas se laisser faire, avoir du bagou.
  • Parchu : un légume qui contient des fils ou des parties filandreuses est dit parchu, comme les haricots contenant des fils.
  • Parler haut : parler fort.
  • Partance : départ.
  • Passe ou pesse : moineau domestique dans le Nord-Mayenne. Son nom latin est passer domesticus.
  • Passe forestière : accenteur mouchet dans le Nord-Mayenne. On l'appelle passe des hâ dans l'Ouest de la Mayenne et en Ile-et-Vilaine.
  • Patache : pomme de terre.
  • Paucre : ongle. Se roucher les paucres : se ronger les ongles. Paucrer : griffer.
  • Pec : froid.
  • Pelle : cuillère (pour manger). Et on appelle cuillère la petite pelle à replanter les salades.
  • Pentecôtes : orchidées sauvages (orchis).
  • Péré : poiré.
  • Permier, permière : premier, première.
  • Persouer ou persouère : pressoir.
  • Pétasse : femme accariâtre et prétentieuse.
  • Pétous : digitales dans le Nord du Maine. On dit aussi pota. Dans le Sud-Mayenne on dit pétards ou pétariaus et nunus ou cotiâ en Ile-et-Vilaine.
  • Peutarde: pomme de terre
  • Piace : place.
  • Piacher : mâcher.
  • Piâcrée : éclaboussure, tas de boue, boue collée aux chaussures, mais aussi coup donné avec force.
  • Piailler : pleurer et par extension réclamer, quémander. La pluie on l'a piaillée et asteure on n'a d'trop (on a réclamé de la pluie et maintenant on en a trop).
  • Piao : la peau. On dit aussi la couenne.
  • Piesse, piesser, piessage : plessage des haies, pratique qui consiste à entrelacer les arbres pour rendre les haies infranchissables pour le bétail.
  • Pichetée : petite quantité.
  • Piécô, piécot, pied d'cô : renoncule rampante (ranunculus repens) ou le bouton d'or, plante à fleurs jaunes très envahissante dont les racines des rejets ressemblent à une patte de coq.
  • Pigner : pleurnicher.
  • Pigneries : pleurnicheries.
  • Pignousser : pleurnicher.
  • Piler : écraser, concasser. On dit aussi guermer ou guerger.
  • Piler sur : marcher sur.
  • Pileu : propriétaire d'une pileuse (machine à piler les pommes ) qui se rend de ferme en ferme pour faire le cidre.
  • Pinger : patauger, prendre de l'eau avec les mains.
  • Pipe : tonneau à cidre, fût. Dans notre région une pipe a une contenace de 1 000 litres (mais on en trouve parfois de 1 200 litres).
  • Pirote : oie.
  • Plaignerie : plainte.
  • Pocrassée : saleté
  • Pognasser : triturer sans précaution avec les mains. On dit aussi pocrasser ou poignasser.
  • Pocrasseux : quelqu'un qui travaille salement.
  • Pomme de rousse : dans l'expression : Cti là, y suffit d'lui frotter l'cul avec une pomme de rousse pour quelqu'un de pas solide, qui ne tient pas la route, à qui il suffit d'un rien pour être saoul ou fatigué (eune rousse est un chêne tétard, il n'y pousse donc  pas de pommes).
  • Poquer : frapper, donner un coup de poing, poser brutalement, percuter.
  • Poret : poireau. Nom féminin : la poret.
  • Pou : peur.
  • Pouche : sac (par extension cartable). Au plus fort la pouche : c'est le plus fort qui gagne.
  • Pouiller, pouillé : habiller, s'habiller. Mal pouillé : mal vêtu.
  • Poulette : ampoule (au talon, à la main).
  • Pouponner : être enceinte, la vl'à qui pouponn'rait cor : elle serait bien encore enceinte.
  • Pourillon : jonquille. On dit aussi coquentin ou cô.
  • Pratique : clientèle. Également les piécettes que l'on donne en dédommagement d'un service rendu : donner des pratiques. Les pourboires sont aussi les aiguillettes ou les épinglettes.
  • P'ti : petit.
  • Pu : plus. Asteure c'est pu comme avant.
  • Puette ou puett' : encoche sur la table d'un pressoir à cidre manuel par où s'écoule le pur-jus. C'est aussi le fausset d'un tonneau, ou la cheville qui le bouche (appelée aussi le douzi) mais également une burette à huile ou un klaxon à poire en caoutchouc.
  • Pur-jus : jus des  pommes à cidre fraichement pressées.

Q

  • Qua : quoi. Va qu'rir d'qua bère (va chercher de quoi boire).
  • Quanteu : avec. Quanteu ma (avec moi), on dit aussi quanté, canté ou canteu et ô.
  • Queude : noisetier.
  • Queniao (ou queniaw ou queniau) : un petit enfant.
  • Querver : crever.
  • Qu'nelle, quenelle : robinet (en bois) que l'on fixe sur les tonneaus. Les robinets metalliques sont des champlures.
  • Qu'rir ou plus souvent qu'ri : chercher, aller chercher. Va qu'rir l'cit, va don nous qu'rir à bère. De l'ancien français quérir.

R

  • Ragole : arbre émondé, tétard. On dit aussi eune eumouss', eune trogne, eune ragosse ou eune rousse (ce dernier terme est le plus employé dans notre région du Nord-est mayennais).
  • Ragosse : arbre tétard.
  • Ramarer : ramasser
  • Ramasser, se ramasser : rentrer, mettre à l'abri, se rentrer, se mettre à l'abri.
  • Ranazelle : grenouille, petite grenouille. On dit aussi eune gueurnouille.
  • Rang, mettre de rang : ranger, mettre en ordre.
  • Rayée : flambée au démarage de la cheminée. Premier feu du matin pour dégourdir l'air. C'est également un rayon de soleil et aussi une averse. Y'a eune rayée qui chauffe (une averse se prépare). Et reuyer veut dire flamber.
  • Recaoupir, recaoupi : ranimer, guérir, retrouver la forme. Me v' la tout recaoupi. On dit aussi recopi.
  • Rectal : vrai, exact, juste.
  • Renapée : averse, on dit aussi eune arnapée ou eune siolée.
  • Rendu, être rendu : arrivé, être arrivé.
  • Repigeonner : repouser, recommencer.
  • Resse : panier à ramassser les pommes sans anses. On passait un bâton dedans pour le transporter. Plus grand plus grand que le panier à pommes classique qui contient une demi-barattée soit douze kilogrammes et demi de pommes dans notre région. Peut-être le double (à vérifier).
  • Ressiée : après-midi.
  • Reue : roue, meule du tour à piler les pommes.
  • Reuyer : flamber.
  • Ridelles : les côtés de la brouette que l'on peut enlever.
  • Rilles : rillettes.
  • Rin : rien.
  • Rincette : petit coup d'eau de vie pour "rincer" la tasse.
  • Riocher : ricaner, rire méchamment, rire jaune, riocher quelqu'un : se moquer méchamment.
  • Riture : ronce (d'où dériturer : enlever les ronces).
  • R'mouver ou r'mouveu : mélanger. Eune remouverie (ou r'mouverie) de pommé : longue veillée pendant laquelle on fabrique le pommé qu'il faut remuer très longtemps (voir à ce sujet nos pages sur le pommé). En gallo-breton on dit ramaougerie.
  • Rondir : arrondir. Rondir les zieu : faire les yeux ronds.
  • Rote : petit chemin créé par le passage régulier des animaux (vaches ou animaux sauvages). Et par extension tous les petits sentiers.
  • Roucher : ronger, roucher eun os. En roucher : en baver.
  • Rouchet : os (qui se rouche).
  • Router : se dit du pigeon mâle qui pavane en roucoulant (rrou, rrou) ou du dindon qui se pavane (pu roug' que tâ, pu roug' que tâ). Par extension un vantard, un frimeur.
  • Rote : petit sentier, passage d'animaux, passage entre deux planches au potager. La rote de mess' (le raccourci pour aller à la messe). Dans le Sud-Mayenne on dit veuyette.
  • Rousse : chêne tétard dans le Nord-Mayenne. On trouve aussi eumouss', ragole, trogne.
  • Russiao [russiaw] : ruisseau.
  • Rouste ou roustée : volée de coups, correction.
  • R'voyure, à la r'voyure : au revoir, à la prochaine.

S

  • Sâ : soif (on dit aussi seu).
  • acré : juron. Sacré dié, sacré nom de d' la.
  • Sarrau : tablier. On dit aussi devantiaw.
  • Secouée : correction. On dit aussi eune beurdancée.
  • Seille : seau de tôle.
  • Seillée : contenu d'un seau.
  • Semaille : semis. expression : être en retard d'une semaille d'orge.
  • Sentine : myrtille.
  • Serrer : ramasser. Va don serrer les gadelles (va ramasser les groseilles), serrer les pommes dans eune resse (ramasser les pommes dans un panier à pommes).
  • Serre-soui : pelle à ramasser la poussière.
  • Seu : soif (on dit aussi )
  • Sicot : morceau de branche coupé court et qui a séché. Par extension : dent casée.
  • Silée : beaucoup. Y faut eune silée d'sou pour ach'teu eune chârte asteure (il faut beaucoup d'argent pour acheter une voiture de nos jours).
  • Siotée : contenu d'un seau. Eune siotée d'iao (un seau d'eau).
  • Siolée : averse. On dit aussi eune arnapée ou eune renapée.
  • Soigner : donner à manger aux animaux.
  • Solai : soleil. Parfois sola.
  • Soue à cochon : loge à cochon. Vient du latin suile : porcherie.
  • Soui : vieilleries, saletées, bazar. Faire du soui : faire des histoires, embrouiller les autres avec des riens. Va y'avoir du soui : ça va barder ! Semer du soui : mettre de la discorde entre les gens. La pelle à poussières, miettes ou à saleté est eune serre-soui.
  • Souper : diner, repas du soir. Le diner est le repas du midi (dejeuner) et le déjeuner celui du matin (petit déjeuner).
  • Sourtirer : soutirer (pour le cidre).
  • Souvenance (avoir) : se souvenir.
  • Subié : sifflet (souvent en bois de sureau).
  • Super : aspirer de l'air en même temps que sa nourriture, par exemple quand la soupe est trop chaude ou la tasse de café trop pleine. Se dit aussi pour gober un oeuf.

T

  • : toi. On trouve aussi .
  • Taiser, se taiser : se taire, eun taiseu.
  • Tant pire : tant pis.
  • Tarasser : parler pour ne rien dire, bavarder
  • Tégots ou teugots : vaisselle cassée, pot ébréché, récipient abimé.
  • Tèlle : toile. Vient du latin tella. Le tellier : le fabricant de toiles.
  • Terjou : toujours.
  • Tertous : tous.
  • Ti : pour ponctuer une phrase : j'y va ti ?
  • Travauder : repriser, travauder des marabilles (repriser des vieux vêtements sans valeur).
  • Traveter : marcher, aller de ci de là, aller et venir.
  • Toucheu : bouvier, conducteur de bêtes et également guérisseur.
  • Touère : boursouflure due à une piqure de moustique ou d'un autre insecte.
  • Touiller : mélanger. On dit aussi mouver ou remouver (r'mouver).
  • Touine : petite boite pour mettre le tabac à priser.
  • Touiner : priser.
  • Toune : tonneau dans l'Ouest de la France, mais dans le Nord de la Mayenne on dit plutôt la pipe. Bère eun cou d'cit au cu d' la pipe.
  • Tonniao : tonneau.
  • Tout pendant : pendant ce temps.
  • Touzer : couper les cheveux, tondre.
  • Touzeu : coiffeur.
  • Trogne : arbre tétard, également eumouss', rousse ou ragole.
  • Trou d'chou : pied du chou ou tronc des choux fourragers (choux à lapins).

U

V

  • Ventié bin : peut-être bien, sans doute. On trouve aussi vantié bin et vanquié.
  • Véprée : soirée, veillée.
  • Verdée : sortie nocturne.
  • Vère : vrai, oui. On trouve aussi .
  • Vernée : voyage, aventure.
  • Vès : les vers de terre.
  • Véson : bourdon.
  • Vésonner : bourdonner, faire du bruit, s'agiter en vain, brasser du vent.
  • Veuyette : tout petit sentier dans le Sud de la Mayenne (dans le Nord on dit rotte).
  • Vézins : les voisins. Rabiller ses vézins : dire du mal de ses voisins.
  • Véziner : fréquenter ses voisins.
  • Viaos : membrane gélatineuse qui se forme à la surface du vinaigre (la mère). On l'appelle comme ça surtout quand elle fait des petits bouts. Mais les viaos sont aussi les petits veaux.
  • Videbuée : sorte de seau fixé sur un long manche permettant de vider l'eau bouillante de la cuve à lessive (la buée). On l'utilise aussi pour viser un mare oula fosse à purin... Dans le Sud-Mayenne on dit eun vouyette.
  • Vigile du jou' d'anhui : hier.
  • Villaige : désigne un lieu-dit par opposition au bourg (aujourd'hui on dit plutôt hameau).
  • Vinèg : le vinaigre.
  • Vinette : nom de l'oseille sauvage (Rumex crispus) dans le Sud-Mayenne. Dans le Nord-Mayenne on dit plutôt doche. Appelée aussi parelle et patience en Normandie.
  • Vlà : voilà.
  • Vouyette : nom du videbuée dans le Sud-Mayenne.
  • Vra : vrai. De vra : pour de vrai.
  • Vrillée : liseron.

W

X

Y

  • Y : il.
  • Yâbe : le diable.

 

Z

  • Zieu : oeil.
  • Zieuter : regarder.

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