Gustave Colange est né à Paris en 1886. Madeleine Juhel, l’une des quatre filles du peintre, évoque avec émotion ce père: « très vite orphelin à cause de la grippe espagnole, enfant chétif envoyé en province pour se fortifier qui y trouve le goût de la nature, des jardins et des fleurs ».
Madeleine Juhel, fille de Gustave Colange, évoque son père lors du vernissage de l'exposition qui lui a été consacrée en mai 2014 dans l'église de Saint-Céneri. À ses côtés Marc Chatain et Guillaume Le Royer, responsables des Amis de Saint-Céneri, association organisatrice de l'exposition.
Gustave Colange passe donc son enfance dans la région de Lisieux puis il part à Paris où il s’inscrit à l’académie Julian. Il n’a que seize ans. Il y étudie le crayon, le fusain, l’aquarelle et la peinture à l’huile ainsi que la technique du vitrail dans un autre atelier.
Il sillonne ensuite la France sur son vélo, sa boite à peintures sur le dos, et il paye les aubergistes en leur laissant ses tableaux.
Mais il faut faire vivre les siens. Madeleine continue : « après les Beaux-arts à Paris, il devient jardinier paysagiste pour faire vivre sa famille, dans des grandes propriétés, comme le Château de Lanquetot en Pays d'Auge puis les jardins de la ville d'Alençon ».
Nommé jardinier en chef de la ville d’Alençon en 1938 il s’installe dans la petite maison de la roseraie jusqu’à sa retraite. Madeleine raconte : « Il préparait les plans des massifs de fleurs comme une mosaïque colorée, comme une palette de peintre mais qu'il recréait avec des fleurs qui changeaient selon la saison. En même temps, il parcourait Normandie et Bretagne en réalisant des pochades qu'il reprenait ensuite au pastel, en aquarelle ou à l'huile ». Elle évoque le bonheur « avec une famille qui vivait dans la couleur, la nature et l'art. Un père souriant, toujours affable qui s'est fâché seulement deux fois dans sa longue vie ».
Il se consacrera ensuite totalement à sa peinture jusqu’à sa disparition en 1973 à l’âge de quatre-vingt-sept ans.
En 1962, Madeleine Juhel s'est installée dans le vieux presbytère de Saint-Céneri le Gérei, l'a rénové et a créé un superbe jardin où il fait bon flâner.
Au fil de temps elle a rassemblé une quarantaine de tableaux de son père, « essentiellement des aquarelles, une technique qu'il affectionnait et qui ont gardé, un siècle après, toute leur fraicheur et leur modernité ».
En mai 2014 elle a accepté de les prêter pour une exposition organisée par les Amis de Saint-Céneri dans l’église du village. Tous les visiteurs présents ont été frappés par « l'étonnante fraicheur des œuvres, leur modernité dans la technique de l'aquarelle, la luminosité des couleurs », précise Guillaume Le Royer, président de l’association.
Le diaporama suivant vous montrera quelques photos de certains des tableaux exposés en 2014 dans l'église de Saint-Céneri, l'inauguration de cette exposition et quelques vues des jardins de Madeleine Juhel.
Vouspouvez le laisser défiler ou faire passer manuellement les photos grâce aux flèches à droite et à gauche.
Inauguration de l'exposition Colange, tableaux de Gustave Colange et jardins du presbytère.
Les magnifiques et apaisants jardins du presbytère sont ouverts chaque année à la Pentecôte lors des Journées des peintres à Saint-Céneri-le-Gérei.