Dans les années 80 on fabriquait encore le cidre à l'ancienne.
Les quatre photos suivantes (en noir et blanc) ont été prises en 1980 à Vignerette (Champfrémont) chez André Hiron le Grand Maistre d'honneur de la Confrérie des Fins Goustiers. C'est à lui qu'elles appartiennent.
Sur cette première photo vous voyez à gauche le broyage des pommes : sur le plateau Yves Duboust met les pommes dans le broyeur (motorisé) qui se trouve à l'arrière. Au milieu Daniel Duboust est au pelletage du marc qu'il dépose sur les toiles pour former un lit. On distingue bien la presse à droite et derrière, contre le mur, les claies qui seront posées au fur et mesure sur les lits après qu'on ait replié la toile sur le marc et enlevé le cadre en bois (bien visible de l'autre côté de la vis) qui permet de monter une motte régulière..
Sur cette deuxième photo vous distinguez bien les toiles posés dans les cadres (qui sont ensuite retirés). À gauche Joël Duboust est penché sur le grugeoir. Au millieu Daniel Duboust est en train de pelleter le marc pour remplir un deuxième lit et à droite Joseph Lanoë est en train de replier la toile sur le lit de marc.
Le gros madrier légèrement bossu visible en haut de la vis du presssoir est le mouton qui va servir ultérieurement à serrer la motte.
Une fois la motte montée il faut pressurer le marc pour en extraire le moût (jus de pomme). Sur la photo suivante vous distinguez bien les planches posées sur la motte, puis les madriers croisés et enfin le mouton et la vis du pressoir.
Cette photo a été prise en fin de pressurage : les lits sont déjà très aplatis mais il faut continuer et il ne faut pas moins de quatre hommes solides pour serrer la vis à la barre : vus de face à gauche André Hiron et à droite Joël Duboust et de dos Joseph Lanoë et Yves Duboust.
La fabrication du cidre demandait du temps, de la main d'oeuvre et de l'entraide.
Et enfin il faut défaire la motte et démonter les lits. C'est ce que André Hiron et Joseph Lanoë sont en train de faire sur cette dernière photo. Même sec le marc est lourd à manipuler.
À droite contre le mur vous pouvez reconnaitre les cadres suspendus et les claies en train de sécher.
Ensuite on secoue bien les toiles pour remonter une autre motte et quand tout est terminé on les lave à la rivière ou au lavoir, on les fait sécher et on les entrepose soigneusement pour l'année suivante.
Vingt-cinq ans après...
En aout 2015 André Hiron montre à quelques membres de la Confrérie des Fins Goustiers d'anciennes photos. Sur le devant on distingue une des photos publiées ci-dessus.