À Saint-Pierre-des-Nids (anciennement La Poôté), route d'Alençon (aujourd'hui rue des Moulins), se dresse une sorte d'oratoire assez volumineux. On passe souvent devant sans s'arrêter car il n'y a pas de stationnement pratique à proximité : c'est le Calvaire de l'étang du Tour.
Notre source au sujet de ce calvaire est l'abbé J.B. David qui a publié « La Poôté dans l’histoire » dans le bulletin paroissial de Saint-Pierre-des-Nids entre 1926 et 1939. Dans ses écrits, il cite les notes prises par un monsieur Légeard sur les écrits de l'abbé Fortin (auteur de « Notes sur l’histoire de La Poôté » à la fin du XIXe siècle).
Selon ces notes : C'est M. de Verdelin, curé de la paroisse à partir du 7 janvier 1785 qui a fait construire ce calvaire monumental. Les habitants du pays auraient contribué à sa construction. Il fut terminé à la veille de la Révolution, en avril 1789.
Précisons que ce calvaire s'appelait à l'origine « Calvaire de Terrançon », du nom du ruisseau le plus proche. Ce nom est bien visible sur le « Cadastre napoléonnien » de 1838, que l'on peut consulter sur les archives en ligne de la Mayenne, La Poôté, Section H1-Le Plessis.
Citons les notes de monsieur Légéard retranscrites par l'abbé David :
« L’autel de ce Calvaire, où l’on dit la messe aux Rogations, est un bloc de granit taillé et sculpté. Le rocher énorme qui le surmonte fut dit-on, extrait au Bas-Doucin et tiré par un attelage de plus de quatre-vingts bœufs. La croix qui surgit d’un trou creusé en ce rocher est un gros pied d’épine blanche, dont les deux maîtresses branches ont été inclinées de façon à former les deux bras de la croix. Elle porte un Christ en bois sculpté, de grandeur naturelle et dont l’expression de tristesse est frappante. A droite et à gauche se tiennent la Mère des Sept-Douleurs et l’apôtre fidèle, saint Jean l’évangéliste. Le tout est encadré dans une chapelle dont le fond est un hémicycle recevant la lumière par une fenêtre supérieure. Un peintre du pays a essayé d’esquisser à gros coups de pinceau, contre les murs arrondis de l’abside, le panorama de la ville de Jérusalem, et au-dessus, la perturbation générale et céleste qui signala le trépas de Dieu-Sauveur. La Révolution a respecté religieusement ce sanctuaire. On y vient fréquemment en pèlerinage, et tous, à l’envie, le salent en passant et se signent dévotement »
La fresque a été réhabilitée en 2005 par M. Jean-Paul Raymond, un artiste peintre et musicien (habitant La Payardière) de la région décédé en janvier 2020. Il est aussi l'auteur de la plupart des autres fresques et trompe-l’œil visibles dans le village.
Dans les années quatre-vint-dix, la grille du calvaire n'était pas fermée à clé. Il a alors subi des dégradations et les statues ont même eu la tête cassée. Il a donc été restauré. Il a fallu pour remaçonner l'arrière tandis et recoller les têtes. Depuis cette époque la grille est fermée à clé.