En novembre 2012 la Confrérie des Fins Goustiers avait visité l’exploitation cidricole du Verger de la Dagueneterie, qui participe chaque année avec succès depuis 2010 au concours de produits cidricoles que les Fins Goustiers organisent.
En 2016, le Verger de la Dagueneterie a ouvert les portes de l’exploitation dans le cadre de la campagne nationale « Manger bio et local c’est l’idéal ! » se déroulant du 17 au 25 septembre. Lancée par la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique et soutenue par de nombreux acteurs de l’agriculture biologique, éthique et solidaire, cette semaine d’animations visait à promouvoir la consommation de produits bio en circuits courts.
Joël Crison, son épouse Dominique, et Édouard Bénard – qui après une formation cidricole et un an de stage au Verger est actuellement pour un an en contrat de parrainage avec Joël dans la perspective d’une future association – ont accueilli les visiteurs ce vendredi à partir de 15 h pour leur faire découvrir le métier de producteur cidricole et l’exploitation de La-Ferrière-Bochard et faire déguster leurs produits (et les crêpes de Dominique).
Nous en avons profité pour remettre à Joël ses prix obtenus au concours cidricole 2016 : médailles d’argent pour le cidre bouché demi-sec et le poiré demi-sec.
L’entreprise fabrique du cidre, du poiré, du jus de pomme et de poire, du vinaigre de cidre et du pommeau de Normandie AOC. Ces produits, tous labellisés AB (sauf le Pommeau pour le moment) sont en vente à la ferme sur rendez-vous (02 33 82 04 36), sur les différentes manifestations organisées dans la région et également au magasin Biocoop d’Alençon, 69 rue d’Alençon à Condé-sur-Sarthe. Vous les dégusterez aussi à la crêperie « La Poôté Ose » et au restaurant « L’Ardoise de Saint-Pierre » tous deux situés à Saint-Pierre-des-Nids. Vous pouvez également les commander à La Ruche qui dit oui d'Alençon en cliquant sur le lien suivant et en indiquant Alençon dans la case "où habitez-vous?" : La ruche qui dit oui
Quant au Calvados il est actuellement en cours de vieillissement.
Pour faire découvrir à leurs visiteurs le fonctionnement d’un alambic, Joël et Édouard ont d’ailleurs choisi de faire venir un bouilleur de cru ambulant pour distiller leur cidre le jour de ces portes ouvertes.
Joël et Édouard trouvent plus stimulant de travailler à deux, ils se complètent et cela leur libère du temps pour développer la communication et la commercialisation. Ils envisagent désormais d’élargir la gamme qu’ils proposent en travaillant autrement certains produits ce qui leur permettra par exemple d'avoir une offre un peu différente pour les restaurateurs. Actuellement ils n’utilisent pas toute leur capacité de stockage ni la totalité de leur production de pommes (ils vendent leurs surplus), les possibilités de développement sont donc bien présentes.
Depuis cette année le Verger de la Dagueneterie appartient au réseau Orne Terroirs, qui existe depuis 1996. Cette marque a été créée par Synagro (Comité agroalimentaire de l’Orne) et la Chambre d’agriculture de l’Orne. Les produits agréés le sont par un jury de dégustation annuel (dont notre regretté confrère Didier Birckel faisait d’ailleurs partie). Plus de trois-cents produits sont désormais proposés sous ce label par cent-quarante adhérents cherchant à rendre les produits locaux plus accessibles au consommateur.
Pour accéder au site d'Orne Terroirs cliquez sur le lien suivant : Orne Terroir
Les vergers, essentiellement de pommiers (les poiriers ne représentent qu’un quart de la superficie totale) et tous en agriculture biologique, occupent huit hectares soixante, pour moitié en haute-tige le reste en basse-tige. Quand Joël s’est installé à La Dagueneterie il y a seize ans, n’y existait qu’un petit verger. Tous les fruitiers ont été plantée en 2000, et en 2009 il a obtenu la certification AB.
La cidrerie n’utilise que les fruits de l’exploitation (ce qui est une obligation pour avoir l’appellation « cidre fermier »). Joël et Édouard travaillent à deux mais embauchent un saisonnier en mars pour la taille qui représente un gros travail même si les arbres sont taillés par roulement.
La photo suivante vous montre les poiriers de l'exploitation en fleurs au printemps. Elle provient de la page Facebook du Verger de la Dagueneterie,
Le pressage des pommes est réalisé par une presse ambulante car l’achat et l’installation d’un pressoir serait un trop gros investissement vue la taille de la cidrerie.
C’est Édouard qui nous fait visiter l’exploitation en commençant par la cuverie avec ses cuves de deux-mille litres où sont élaborés les cidres et les poirés. La fermentation a lieu en cuves inox mais selon la méthode traditionnelle avec défécation (parfois accélérée par oxygénation ou enzymage si elle ne démarre pas assez vite). La défécation est un début de fermentation très lente sous l'effet d'une enzyme qui coagule la pectine et provoque la formation à la surface du mout d'une écume appelée "chapeau brun". Quant à la lie elle se dépose au fond du tonneau. Chapeau brun et lie retiennent les levures, bactéries, moisissures et matières azotées du mout et l'épurent. Ensuite ont lieu différents soutirages (pour enlever les déchets et ralentir la fermentation) et l’assemblage qui sera différent suivant le type de cidre souhaité (par exemple le cidre brut comporte des jus de pommes amères alors que le demi-sec n’en comporte pas).
En fin de fermentation le cidre est filtré en utilisant une machine comme celle que vous pouvez voir s
Puis a lieu la mise en bouteille avec ajout de levures. Il faut ensuite deux à trois mois pour la prise de mousse. Dans le cidre artisanal fait par un particulier, le pétillant s’obtient avec les levures d’origine du cidre. Les professionnels, même en méthode traditionnelle, sont obligés de contrôler le degré de pétillant de leur produit qui va être amené à voyager, parfois jusqu'à l’étranger. Joël et Édouard ont choisi de filtrer totalement le cidre et et de le réensemencer de manière précise au moment de la mise en bouteille ce qui diminue les risques.
Les cidres destinés à la commercialisation doivent répondre à des critères précis : par exemple « demi-sec » est une appellation contrôlée correspondant à un sucre résiduel compris entre vingt-quatre et soixante-quatre grammes par litre. Joël et Édouard le mettent en bouteille à 1027 au densimètre (autre manière de mesurer la richesse en sucre).
Plus de détails sur l'utilisation du densimètre à cidre en cliquant sur : Les appareils de mesure pour le cidre et l'eau de vie
Avant l’embouteillage les bouteilles sont soigneusement lavées par une machine à laver visible ci-dessous :
C’est également une machine (visible ci-dessous) qui sert à remplir les bouteilles, au rythme de cinq-cents bouteilles à l’heure.
Une autre machine, ancienne mais très efficace opère le bouchage et le muselage.
Par contre le collage des étiquettes se fait à la main. Joël et Édouard peuvent ainsi produire deux-mille-cinq-cents bouteilles par jour qui seront ensuite entreposées debout comme on le voit sur la photo ci-dessous.
La visite se termine par une dégustation de poiré et de crêpes. Encore merci à tous les trois pour votre accueil chaleureux !
Vous pourrez voir d'autres photos de cette visite au Verger de la Dagueneterie dans le diaporama ci-dessous que vous pouvez laisser défiler automatiquement ou faire passer manuellement en cliquant sur les flèches à droite et à gauche des photos.
Pour le récit et les photos de notre visite de 2012 à cette exploitation cliquez sur : Les Fins Goustiers au Verger de la Dagueneterie
La presse en parle :
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