Le mardi 24 juillet 2018 a eu lieu l’inauguration des travaux au Belvédère du mont des Avaloirs. Six membres de la Confrérie des Fins Goustiers du Haut-Maine et Pail étaient présents en tenue ainsi que deux amis.
Le site des Avaloirs, sur la commune de Pré-en-Pail, est un lieu emblématique de notre terroir. Situé à la limite géologique entre le vieux massif armoricain et le bassin parisien, celui-ci se caractérise par son aspect semi-montagneux. Ici nous sommes sur « le toit de l’Ouest », dans une région « de petite montagne ».
Le mont des Avaloirs est vieux de 350 millions d'années, ce qui correspond à la formation du Massif armoricain et est le plus haut sommet de l’Ouest de la France. On l’a longtemps crédité d’une altitude de 417 m, altitude qu’il partageait alors avec le signal d’Écouves (situé dans l’Orne à environ 17 km des Avaloirs).
Mais la détermination de l’altitude d’un sommet a longtemps été particulièrement complexe et la précision obtenue très moyenne (avec une marge d’erreur de plusieurs mètres). Aujourd’hui, l’avènement de la géodésie spatiale et de l’altimétrie satellite permettent une bien plus grande précision et l’institut géographique national (IGN) a récemment revu de nombreux chiffres. Nous avons tous appris à l’école que l’altitude du Mont-Blanc était 4 807 m (chiffre datant de 1863). Depuis le 14 septembre 2017, elle est officiellement de 4 808,72 m et est vérifiée tous les deux ans.
Quant au mont des Avaloirs, son altitude actuelle est de 416,3 m alors que celle du signal d’Écouves n’est que de 413 m. Il reste donc le plus haut sommet de l’Ouest de la France !
Autrefois (et pour certains encore aujourd’hui) on disait : « les Évaloués » et sur le cadastre « napoléonien », mis au point pour la Mayenne pendant la première moitié du XIXe siècle, on lit encore : « Les Évaloirs ».
Une première tour y fut construite en 1914. Une seconde en 1954, visible sur cette photo appartenant à un de nos confrères et prise dans les années soixante. On l'appelait alors « le signal des Avaloirs ».
Remarquez l'absence d'arbres élevés sur le sommet et aux abords de la tour.
La tour actuelle a été inaugurée le 12 septembre 1994. Elle mesure 18,50 m de haut et compte 108 marches. Elle a été construite à l'époque par le conseil départemental (qu'on appelait alors conseil général) mais fut très rapidement gérée par la communauté de communes. D’en haut, par temps dégagé, on voit la région sur un rayon de 100 kilomètres et sur 360°. On prétend qu'il est même possible de voir le mont Saint-Michel !
Le belvédère en 2011. Visible devant, la borne géodésique avec un repère indiquant le sommet du mont des Avaloirs.
Le développement des arbres et le boisement croissant de ce paysage est particulièrement frappant. D’un côté nous souffrons d’une disparition des haies au profit de champs plus grands et avec tous les inconvénients qui sont souvent à juste titre dénoncés (lessivage et aggravation de la pollution des sols que les arbres ne nettoient plus, disparition de nombreuses espèces animales, recul de la biodiversité...) et de l’autre, dans les zones qui ne sont plus exploités par l'agriculture, les landes disparaissent au profit de la forêt.
Ce processus est particulièrement net sur les Avaloirs qui étaient autrefois un territoire de landes et de tourbières. Or ces dernières ont été progressivement abandonnées. Dans un premier temps la fougère aigle a remplacé la bruyère, puis les arbres ont poussé et refermé le paysage. Les Avaloirs comptaient 1mille-deux-cents hectares de landes dans les années cinquante, aujourd’hui ces dernières se sont réduites à quatre-vingts hectares, et à cause de cette transformation, des espèces comme le busard Saint-Martin (un rapace) sont menacées de disparition.
Le parc régional naturel Normandie-Maine et le département de la Mayenne ont d’ailleurs un projet de restauration de ces landes et tourbières, qui font partie de notre patrimoine naturel. Sous le nom de « programme Life Avaloirs », ce projet, qui débutera en septembre 2018, a obtenu récemment un soutien de deux millions d’euros de la commission européenne.
Mais revenons au belvédère.
Sur les 360° de la plateforme, des indications d’orientation permettent de lire le paysage, de se situer et on peut y trouver de nombreuses explications tant sur la géologie, la botanique, l’ornithologie que sur l’histoire humaine. On peut ainsi y passer un long moment et se documenter sur notre territoire et ses particularités !
Au centre de la plateforme se trouvait une table d’orientation qui a été hélas vandalisée.
À proximité du belvédère a été érigée une statue de Giovanni Carosi, baptisée « Fécondité ». Elle fait partie d’une série de quatre sculptures de différents artistes qui ponctuent un sentier de randonnée reliant le mont des Avaloirs à Saint-Céneri-le-Gérei (dans l'Orne) après un parcours de vingt kilomètres passant par Saint-Pierre-des-Nids. Ce sentier inauguré en mai 2005 a pour nom : « le chemin des arts ».
Le relai de télévision des Avaloirs se trouve vers le sud-ouest du belvédère.
Mi-janvier 2018, les travaux ont commencé aux abords du belvédère et l’accès au public a été fermé. L’objectif était de redonner de l’éclat à ce site emblématique de notre région et dont l’aménagement commençait à dater. Le cout total des travaux se monte à 252 000 € (répartis entre l’État pour 78 500 €, l’Europe pour 32 000 et le solde pour la CCMA).
Les parkings ont été réaménagés de part et d’autre de la route qui mène à la tour et ils ont été agrandis, avec un emplacement réservé aux autocars, et sur l’extérieur une bande piétonne sécurisée qui permet de profiter du site. Quatre tables de piquenique accueillent désormais ceux qui veulent y manger. Les alentours du belvédère ont été dégagés des arbres qui les envahissaient petit à petit. Un sanitaire, qui manquait cruellement, à été construit ainsi qu’un espace d’exposition. Ces deux cabanons se trouvent de chaque côté de l’entrée et équilibrent d’aspect esthétique de la tour. L'entreprise Julien et Legault s'est chargée de l'aménagement paysager.
Un panneau explicatif permet aux visiteurs de se documenter et les invitent les à poursuivre leur découverte de notre territoire.
Ce réaménagement du site du belvédère des Avaloirs a été conçu par Sébastien Lévêque, un architecte-paysagiste-urbaniste du CAUE (Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement) de la Mayenne, hélas décédé le 26 mars 2018 à l'âge de 35 ans, et qui n'aura pu voir l'achèvement des travaux. Une plaque à sa mémoire a été apposée sur un des petits bâtiments à droite du belvédère.
En période estivale, le belvédère des Avaloirs voit passer une centaine de personnes par jour. Un comptage effectué en 2016 a révélé plus de mille-cinq-cents visiteurs lors du weekend de l'Ascension et un record de cinq-cent-sept le dimanche de la Pentecôte. C’est un but de promenade, un passage incontournable lorsqu’on a des amis en visite et il méritait d’être mieux valorisé. Toutes les communes n’ont pas le privilège d’avoir sur leur territoire le plus haut sommet de la région !
Nous vous conseillons d’ailleurs d’aller voir le site consacré à ce lieu en cliquant sur le lien « Mont des Avaloirs » sous l’onglet « Quelques autres sites » à droite de cet écran. Vous y trouverez en particulier la légende de la Dame des Avaloirs et d’anciennes cartes postales.
En suivant un sentier à proximité du parking du belvédère, on atteint en un peu plus d’une demi-heure le chaos rocheux de la Pierre au Loup, à proximité de laquelle la rivière Mayenne prend sa source.
L'inauguration de ces travaux a donc eu lieu le mardi 24 juillet, en fin d'après-midi, à l'invitation de Daniel Lenoir, président de la communauté de communes du mont des Avaloirs et de Denis Geslin, maire de Pré-en-Pail-Saint-Samson (PEPSS !) sur la commune duquel se trouve le belvédère.
Des représentants d'associations de randonneurs étaient également présents.
Sur la photo ci-dessous, s’apprêtant à couper le ruban tricolore, on reconnait de gauche à droite : Denis Geslin, le préfet de la Mayenne Frédéric Veau, Daniel Lenoir et le président du conseil départemental de la Mayenne Olivier Richefou.
Cette cérémonie a réuni de nombreuses personnalités de la Mayenne et également de l'Orne. Sur la photo suivante, autour des officiels déjà cités, on peut voir à gauche, madame la sous-préfète de Mayenne Marie Thalabard-Guillot, et à droite madame la conseillère régional Florence Desillère et la présidente du parc Normandie-Maine Maryse Oliveira. Derrière on reconnait Laurent Marting, conseiller régional de Normandie et vice-président du Parc.
Après l'inauguration, Daniel Lenoir a fait visiter les lieux, avec un arrêt obligé auprès de la borne géodésique indiquant le point où nous sommes sur le sommet de l'Ouest de la France !
Puis Denis Geslin, Daniel Lenoir, Olivier Richefou et Frédéric Veau ont tour à tour pris la parole avant que nous ne partagions un verre de l'amitié (jus de pomme, cidre et poiré des établissements Fournier frères).
Nous avons à nouveau pu admirer la très belle exposition de photos sur le thème "Contraste et biodiversité" réalisée par le Groupement Ornithologique des Avaloirs (GOA). Installée sur le site par les membres de l'association, qui étaient également présents à cette cérémonie, elle prenait tout son sens dans ce lieu classé "espace sensible" et que tous dans la région ont a cœur de défendre, promouvoir et valoriser.
L'équipe de communication du conseil départemental de la Mayenne a réalisé une vidéo lors de cette inauguration et l'a mis en ligne sur LaMayenneTV. La voici :
La presse en parle :
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